Bissane Al-Charif
Bissane Al Charif (Paris, 1977).
Née à Paris de parents syro-palestiniens, Bissane Al Charif vit et travaille à Paris. Sa double culture a enrichi son parcours et ses projets artistiques. Elle a travaillé dans plusieurs pays : en France, en Europe et au Moyen-Orient. En mars 2016, la ministre de la culture et de la communication lui a décerné la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, couronnant son installation Mémoire(S) de femmes.
Sa première formation d’architecte en Syrie est un atout quand elle entame des études de scénographie à Lyon puis à Nantes. En 2005, elle obtient son DPEA scénographe à l’ENSAN (Ecole Nationale d’Architecture de Nantes).
Dès le début de sa carrière artistique, Bissane Al Charif utilise les différentes compétences qu’elle a acquises lors de ses longues années de formation et de son expérience dans différents domaines et pays. Elle s’adapte tout le temps aux conditions de la réalité dans laquelle elle évolue. Dans une démarche pluridisciplinaire, elle multiplie les expériences diversifiées dans le champ de la scénographie et de l’art.
Elle s’intéresse à la scénographie de l’espace, travaille dans les évènementiels, la scénographie de spectacle, le décor et costume de films de cinéma, ainsi que la scénographie d’exposition dans l’espace muséal. Ce contexte varié lui a donné la liberté de s’expérimenter dans les différents champs de la scénographie mais aussi de développer récemment ses propres l’installation artistique.
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Sans ciel, Bila Sama, Missing Sky, 2014. Film en stop motion, 2’27.
Imaginé par le couple d’artistes Mohamad Omran (sculpteur et dessinateur) et Bissane Al Charif (architecte, scénographe et plasticienne), Sans ciel livre un concentré de la dévastation d’une ville syrienne, de toutes les villes syriennes, voire de toutes les villes meurtries. Filmée en stop-motion à partir de grandes maquettes, au fur et à mesure réduites à l’état de ruines, elle évite le sensationnalisme de l’instant pour faire ressentir la perte à la fois d’un passé et d’un avenir.
Bissane Al Charif et Mohamad Omran ont capté en stop-motion la destruction progressive de grandes maquettes de villes, reflétant ainsi l’anéantissement des villes syriennes qui s’opérait alors jour après jour : Alep, Damas, Hama, Homs, Idlib, Kobane, Palmyre, Raqqa… Photo après photo / Jour après jour, on voit les villes s’effondrer par médias interposés.
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Love Stories in hot countries, Histoires d’amour en pays chauds, 2016. Vidéo, 4’30.
Tout au long du récit, le portrait d’Asmahan se transforme, jusqu’à s’effacer dans l’eau à la fin de la vidéo, qui se termine par le début de sa chanson.
« Tu es née sur l’eau et dans l’eau tu périras. Une prédiction faite à une adolescente qui est née Amal (Espoir), en Méditerranée orientale, et morte Asmahan dans le Nil. Son histoire est celle de son époque et de sa région, notre région. Et c’est à travers cette histoire que nous essayons de nous réapproprier un corps que nous avons bien connu, celui de notre adolescence, celui qui portait nos amours. »
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Oeuvres dans les Collections publiques :
Musée, Institut du monde arabe, Paris. Donation Claude & France Lemand 2020.