Dia Al-Azzawi
Claude Lemand.
"Né en 1939 en Irak, Dia Al-Azzawi obtient ses diplômes supérieurs en archéologie et en art à l’Université puis à l’Institut des Beaux-Arts de Bagdad. Il s’établit à Londres en 1976. Peintre, sculpteur, artiste du livre et promoteur de la jeune création irakienne. Nombreuses expositions personnelles dans les galeries, les foires internationales, les musées et centres d’art. Collections publiques et privées à travers le monde : British Museum, Banque Mondiale, Institut du Monde Arabe, Bibliothèque Nationale de France, Fondation Ona, Fondation Kinda, Mathaf du Qatar, Tate Modern, ...
Dia Azzawi fut le premier et principal artiste panarabe qui a développé, durant les années 1970, les relations entre les artistes du Machreq et ceux du Maghreb ; il a noué des liens plus particulièrement avec les grands artistes marocains novateurs de sa génération et a exposé à maintes reprises dans les galeries du royaume. A partir de Bagdad, Beyrouth, Rabat et Londres, il fut le moteur des festivals et biennales de la réorientation de l’axe Nord-Sud vers un axe Est-Ouest arabe et international.
Passionné par les arts graphiques et l’édition, il a réalisé une multitude d’estampes originales, de portfolios et de livres d’artiste et joué un rôle majeur dans la création et la diffusion des arts graphiques arabes modernes en Europe, dans le Monde arabe et à travers les Amériques. Son œuvre a constamment construit des mondes visuels autonomes et parallèles à ceux des poètes, avec une égale maîtrise des techniques occidentales anciennes et récentes : gravure, lithographie, sérigraphie et numérique.
Rappelons que la Galerie Claude Lemand a montré régulièrement, depuis 1995, les oeuvres de Dia Al-Azzawi, dans lesquelles l’artiste témoigne de sa modernité positive et de sa volonté que l’art contribue au bonheur de tous et à l’émergence d’une nouvelle civilisation arabe qui soit en harmonie avec elle-même et avec les autres civilisations.
Dia Al-Azzawi est connu aussi pour ses oeuvres magistrales qui témoignent des guerres et des massacres qui ont ensanglanté le Proche-Orient : Sabra & Chatila (polyptyque, 1982-83, 300 x 750 cm, acquis par la Tate Modern en juillet dernier. La galerie Claude Lemand l’avait exposé en 2003 à la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, avec d’autres œuvres autour du poète palestinien Mahmoud Darwish), Bilad al-sawad (Terre noire, 1991-2011, dessins, peintures et sculptures sur la guerre en Irak)." (Claude Lemand)
Dia Al-Azzawi. « Mon œuvre s’inscrit dans le mouvement de renaissance de l’art arabe, mais elle est universelle dans sa dimension et intimement liée à l’histoire ainsi qu’aux valeurs de la culture contemporaine ».
Pascal Amel. Dia Al-Azzawi, ou le peintre de la révolte des formes. (2013)
Figure éminente de la modernité arabe qu’il a largement contribué à définir, peintre lettré, sculpteur, dessinateur et graveur, Dia Al-Azzawi a toujours fortement revendiqué l’héritage des civilisations arabes et l’inscription de sa pratique dans l’actualité artistique contemporaine.
Né en 1939 à Bagdad où il se passionne, en tant qu’archéologue, pour les arts de l’Islam et la richesse du patrimoine de la Mésopotamie, il vit à Londres depuis plus de trente-cinq ans d’où, à travers ses contacts permanents avec les artistes et les poètes des principales capitales du monde arabe, son engagement lucide et humaniste - ses prises de position théoriques et esthétiques, sa conscience aiguë des tragédies de l’Histoire qui endeuillent trop souvent cette région du monde (la Palestine, les guerres de l’Irak, etc.) - il a patiemment créé une œuvre singulière mi-figurative mi-abstraite, à la fois référentielle et ornementale, expressive et ouverte qui est autant de l’ordre de l’optique que de l’haptique - l’œil et le toucher, l’unité de la pensée, de la sensation et de la vision.
Au su de l’actuel jaillissement des artistes contemporains arabes - l’élargissement du regard à la planète étant le fait majeur de cette première décennie du XXIème siècle dans le champ artistique - nul doute que la place de l’œuvre de Dia Al-Azzawi va devenir effective dans les musées d’art moderne du monde entier ; comme toujours, ce qui advient dans le présent nous oblige à relire le passé.
Dans cette exposition, le peintre présente des dessins de sa série consacrée, en 1987, à l’Epopée de Gilgamesh. Rappelons que ce prodigieux récit légendaire de la Mésopotamie est l’une des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité, la première version complète connue ayant été rédigée en akkadien dans la Babylonie du XVIIIème siècle av. J.-C. ; elle s’inspire de plusieurs traditions mythiques orales, en particulier sumériennes, composées vers la fin du IIIe millénaire. Gravée avec un stylet en roseau sur des tablettes d’argile le plus souvent subdivisées en cases, l’écriture cunéiforme, la première de l’humanité avec celle des hiéroglyphes égyptiens, juxtapose des pictogrammes « figuratifs » symbolisant des objets, et des signes schématiques « abstraits » constitués de traits en forme de « coins » ou de « clous » transcrivant un son (plus précisément une syllabe). Incisions, signes, pictogrammes, symboles : ce sont les éléments de base du vocabulaire formel de l’œuvre graphique de Dia Al-Azzawi qu’il libère, bien entendu, du sens littéral pour un équivalent visuel poétique captant la résonance sensible - en lui : corps et esprit - des extraits de l’épopée sumérienne qu’il a choisis de nous révéler. Le cheval, le taureau, l’œil, les corps sexués, les trajets sensoriels et émotionnels d’une figure esquissée à l’autre que concrétise l’enchevêtrement ornemental des empreintes et des diagrammes, des lignes et des couleurs, le surgissement dynamique de la profondeur vers la surface, caractérisé par le passage de la bidimensionnalité de la feuille de dessin à une tridimensionnalité virtuelle, le legs du passé comme mémoire libre persistante et expansion perpétuelle, s’unissent au bénéfice d’une nouvelle expressivité du présent.
Une autre série de dessins, datée de 1978, est consacrée aux Mu’allaqat, des odes préislamiques qui, du VIème au VIIème siècle, lors de joutes oratoires où rivalisaient les plus grands poètes des diverses tribus de la Péninsule arabique, auraient été « suspendues » à la Ka’ba de La Mecque. La petite dizaine de pièces illustres - qasida - que la tradition arabe a conservée, fait l’éloge du protecteur, exalte la bravoure, fustige l’ennemi, évoque nostalgiquement la beauté de la bien-aimée, chante l’ivresse, l’étendue du désert, l’au-delà inaccessible… Lui-même homme de mots, Dia Al-Azzawi, épris de poésie et d’absolu, calligraphie en noir, plus rarement en rouge, des vers arabes qu’il dispose sur la page blanche, utilisée pareillement à une partition ou à une bannière. Simultanément, il fait surgir des blocs verticaux de symboles abstraits et de figures vivantes évocatrices - eux aussi noirs - qui, bien que ne l’illustrant pas, correspondent à la densité sonore et visuelle de l’ode : ce qui importe, ce sont les relations harmoniques ou au contraire discordantes apportant le poids et le vide nécessaires à la composition spatiale que génère la confrontation ou l’imbrication du texte et de l’image : « ce qui est présent ici, ce ne sont ni les mots, ni le temps ancien qui contient ces poèmes, mais plutôt l’accumulation des lettres et la succession des symboles sur une seule voie. La poésie n’est pas seulement symbole ou langue. C’est la capacité d’imaginer et de se remémorer en fonction de la puissance de cette faculté et de l’étendue des significations qu’elle est capable de s’approprier » écrit l’artiste dans l’un de ses textes critiques. L’accumulation, voire la compression, de la graphie arabe et des éléments figuratifs et abstraits restitue les sensations et les affects que la profération du poème a engendrés, comme si la main n’était pas seulement le prolongement de l’œil mais le sismographe sensible du corps tout entier, en proie à sa propre pulsion, à sa propre mémoire. L’architectonique - le cheminement épousant les accidents du terrain mental - est d’autant plus abrupte qu’elle entend suggérer l’illimité produit par l’imaginaire des formes et la rêverie provoqués par la lecture ou l’écoute du texte : par sa pratique exigeante, le dessin noir et blanc puise à la source originelle de l’inscription et de la trace, dit - ou dicte - l’essentiel de l’être.
Dans une autre série plus tardive, l’hommage à Al-Matunabbî, le célébrissime auteur du Livre des sabres, que le peintre a entrepris en 1996, la verticalité fait place à l’horizontalité : le bloc s’aère, se dilate, les lignes tracées à l’encre de Chine sur la feuille blanche créent un corps organique infiniment vivant avec ses intervalles et ses graduations, ses ruptures et ses reprises, ses connexions et ses passages que surplombent les deux hémistiches du vers arabe calligraphiés en noir ou en rouge comme dans les manuscrits arabo-islamiques. Les sentences tirées de l’épopée autobiographique exaltante et exaltée d’Al-Matunabbî rédigée au Xème siècle entre Bagdad, Alep et Le Caire, sont autant de formules étonnamment contemporaines prônant l’esprit de révolte et l’affirmation de soi : « J’ai préféré l’exil puisque nul n’est supérieur à moi, et que mon seul juge est mon créateur », « Le temps est le seul assassin de l’homme », « Je ne cherche pas à m’établir sur une terre ni à la quitter définitivement ; toujours inquiet, je suis assis sur les vents que j’oriente au sud ou à l’ouest. » Nul doute que la geste de l’illustre poète errant à l’âpre lyrisme et à la langue tour à tour glorificatrice et pourfendeuse a durablement résonné dans l’imaginaire de Dia Al-Azzawi, homme de convictions et de haute exigence.
La Guerre du Golfe de 1990 et 1991 atteint l’artiste de plein fouet. Lui qui n’a pas revu l’Irak depuis son exil à Londres, voit, comme tout un chacun, par le biais des images d’actualité, le feu et le sang se déverser à l’aveugle sur les vivants et les morts, les amis encore chers à son cœur et le patrimoine de la Mésopotamie, les victimes civiles et ce qui demeure l’une des contrées historiques de la civilisation arabe avec sa cité phare Bagdad. Tout d’abord, Dia Al-Azzawi esquisse sur des cahiers de dessins différents croquis empreints d’une atmosphère suffocante : c’est la genèse de sa série intitulée Bilad Al-Sawad - « le pays de la terre brûlée » - le pays de la malédiction du pétrole, quand ce dernier déchaîne les appétits les plus féroces. En 1993, le peintre à la conscience blessée dessine au fusain noir une série de visages schématiques en gros plan, où le blanc de la compassion le dispute aux ténèbres de la détresse. L’émotion est omniprésente : les faces pleurent, les bouches ouvertes hurlent, les deux mains masquent les yeux démesurément obscurs… Puis, sans doute songe-t-il à cet autre massacre de masse venu du ciel que fut Guernica, sans doute songe-t-il à la seule arme à la fois dérisoire face à la barbarie armée et cependant précieuse pour l’esprit puisqu’elle est affirmation de l’humain au sein de l’inhumanité qu’est le chef-d’œuvre de Picasso. Durant cette dernière décennie, il crée plusieurs toiles en noir et blanc où s’érige la silhouette d’un homme, « l’irréductible humain », de la conflagration d’un paysage à la fois physique et mental, où s’interpénètrent les forces obscures de la mort et les forces dynamiques de la vie. Puis, très récemment, il y a deux ans, l’artiste peint un superbe polyptyque de 330 x 760 cm dont les dimensions rappellent les fresques en bas relief du palais des rois Sargon - à Khorsabad, où vivaient les anciens monarques de l’Assyrie - qui, pour le spectateur, sont autant de l’ordre du regard que de celui de la perception corporelle. Malgré le thème funèbre que Dia Al-Azzawi a choisi d’évoquer, les fragments de corps - les contours des têtes, des jambes, des pieds, des mains -, les silhouettes architecturées et les visages schématiquement représentés issus des ténèbres, structurées en autant de pans géométriques, se chevauchent et se superposent dans une liberté expressive devenue aérienne. Tout est hymne à la liberté et chant de vie. Tout est révolte et donation.
Pascal Amel, écrivain, rédacteur en chef de la revue (art absolument).
Alain Jouffroy. Une modernité positive (extraits), IMA, Paris, 2001.
Dia Azzawi a fait, à sa façon, comme Picasso qui avait intégré l’art africain et l’art ibérique à l’art moderne occidental, pour lui donner plus de poids, plus de force universelle ; il a fait aussi comme Matisse au Maroc, mais à l’envers. Sans aucune espèce de concession aux goûts et aux modes marchandes, sans aucune complaisance, non plus, au folklore oriental spectaculaire, Dia Azzawi a intégré, de façon extrêmement singulière et convaincante, l’architectonique sumérienne - celle des temples et des ziggourats - à la dynamique de la modernité, telle qu’elle s’est manifestée et diversifiée dans tous les pays développés. A ma connaissance, il est le seul peintre arabe à avoir accompli cette prouesse, avec une aisance, une maestria et une si grande liberté.
Certains chercheront, inutilement, à départager ce qu’il y a d’arabe ou de non-arabe là-dedans, alors que c’est inextricablement lié dans toute son œuvre. Mais ils n’y trouveront, même s’ils le cherchent, rien d’ « exotique », y compris dans ces tableaux qu’Azzawi a consacrés au Maroc et à Marrakech, qui lui ont inspiré un chromatisme et un agencement de formes plus subtils encore, qui m’évoquent, de loin, ceux que Paul Klee a conçus en découvrant, soudain ébloui, la lumière et les couleurs de la Tunisie.
Azzawi fait exister, pour tous les regardeurs, une peinture neuve, dont les soubassements préislamiques sont le fondement, bien qu’elle ne soit, en aucun cas, leur illustration passéiste et nostalgique, moins encore nationaliste. Pour lui, Sumer et l’Assyrie, de même que l’Egypte pharaonique, c’est aujourd’hui, toujours : des manières uniques, mais universelles, de voir et de donner à voir … Sa peinture se présente comme l’affirmation d’une éternité solidaire entre plusieurs cultures et plusieurs civilisations convergentes.
Si Dia Azzawi, Irakien en exil depuis près de trente ans, est aussi devenu londonien, ce n’est pas pour oublier, moins encore renier, Bagdad, mais pour lui redonner vita nova, nouvelle vie : future. Comme Dante l’a fait, dans la Divine Comédie, après son exil de Florence.
Par une œuvre généreusement ouverte aux hommes, à leur monde, une œuvre transversale et transgressive, une œuvre chargée de sens multiples, existentiels et politiques, une œuvre contradictoirement tragique et joyeuse, une œuvre qui fait triompher la vie sur la mort et son obsession, Azzawi contribue à faire apparaître la nouvelle civilisation arabe qui surgira, un jour ou l’autre, de ses déchirements internes, de ses malheurs et de toutes ses folies suicidaires … Son but est l’augmentation du bonheur de tous par la seule création." (Alain Jouffroy, Dia Azzawi, Une modernité positive. Catalogue de la rétrospective, IMA, 2001).
Nadine Descendre. "C’est au sein d’un conflit sur lequel pèse tout le poids de l’histoire que la majeure partie des jeunes artistes arabes tente de découvrir un mode d’expression authentique dans le monde anachronique de la peinture, apparemment incompatible avec le problème de la figuration dans la représentation. Le refus de l’histoire n’a pas de sens dans une tradition où l’académisme n’existe pas. A une interdiction formelle de l’histoire, les artistes ont répondu par une façon non moins réelle de détourner l’interdit et une volonté délibérée de re-produire le réel en « faisant autre chose », en prenant l’art comme sa propre fin, comme objet de ses propres représentations.
Aujourd’hui où, presque partout dans le monde arabe, ces tabous ont été transgressés, la problématique de la figuration s’est estompée. Reste la résistance, le fait d’opposer une force à une autre en vue de n’en pas subir les effets. Elle est au cœur même de la création. C’est de cette force dont témoigne Dia Azzawi. Dans une négociation toujours reconduite, il invente, entre le passé et le présent, au-delà des frontières entre les pays, entre l’histoire et la vie, des situations imaginaires et il le fait toujours à partir de sa propre expérience. Sa subjectivité transparaît dans ce que l’on pourrait appeler « son univers ».
L’art n’est pas une reproduction objective du réel, il en est l’interprétation à travers la profondeur et la force du style de la vision de l’artiste. En même temps, le propre de l’univers d’un artiste est d’être communicable et le monde nous apparaît dans son œuvre comme une « totalité détotalisée », selon l’expression de Sartre. Chaque expérience est unique ; l’art instaure une communication et donne un sens au monde, mais ce sens reste prisonnier du concret. La rupture avec la société ancienne ne peut être une discontinuité absolue : un mouvement s’accomplit à travers elle.
C’est le mythe de l’homme naturel qui conduit à envisager l’histoire comme unique et linéaire, à partir du point zéro vers un maximum de civilisation ! En fait, la diversité des cultures est parallèle à la diversité des histoires (histoire des techniques, histoire des idéologies, histoire de l’art, etc.), surtout lorsque différentes civilisations n’ont eu aucun contact historique entre elles. De cette diversité, Dia Azzawi a résolument fait une ressource. Car l’artiste possède un outil, son imaginaire, qui lui permet de placer des interrogations aux confins des époques et des espaces qui séparent ou juxtaposent les pays et les civilisations. Il est au bord de l’histoire, avec impertinence, et mesure l’acuité et le degré de sensibilité des rencontres qu’il opère. Il rassemble un à un les morceaux d’un puzzle auxquels il donne éclat et couleurs, et les aménage en d’autres discours, plus contemporains, plus justes à nos yeux et à nos oreilles. Non content d’évoluer à l’intérieur de ce mouvement de pendule, entre l’Orient et l’Occident, que nous évoquions plus haut, Dia Azzawi introduit dans son œuvre un autre élément de perturbation : des signes et figures hérités de l’art préislamique, que la Mésopotamie lui a livrés à travers les vestiges de l’art sumérien et assyrien essentiellement.
La richesse inégalée de l’iconographie sumérienne est sans doute pour un artiste arabe un défi irrésistible. Se l’approprier, c’est déjà lui résister. Dans un jeu de miroirs complexe, le réalisme sévère de l’art assyrien a fait place à un monde étrange et fantasmagorique de taureaux androcéphales, un art peuplé de fantômes, éliminés par le règne d’Assurbanipal et remplacés par un monde bien réel, comme ces décors de chasse que Dia Azzawi peut contempler à loisir sur les murs du British Museum. La synthèse est audacieuse entre l’Islam et l’art occidental, mais Dia Azzawi double cette confrontation de références qui remontent au IIIème millénaire, et dont la modernité esthétique n’est plus à démontrer, en refusant l’originalité héroïque que nous revendiquons sans cesse, il se préoccupe non plus de l’infini mais des limites. Il perturbe à tel point les attitudes convenues que l’on en vient à se demander où se place la contestation et si les partis pris de certains artistes arabes ne nous fournissent pas une occasion de replacer nos mythes héréditaires dans le cadre d’une pensée tendant à appréhender des traditions autres que la nôtre et de se débarrasser de nos propres mythes.
Et en même temps que s’affaiblit la croyance selon laquelle l’art occidental détient les clefs de l’avant-garde, s’estompe l’idée qu’il serait investi d’une mission spéciale consistant à conduire le monde vers une remise en question permanente de l’art lui-même." (Nadine Descendre, Dia Azzawi, in Catalogue d’exposition, IMA, 1988).
Collections Publiques :
Arab Monetary Fund, Abu Dhabi.
Museum of Modern Art, Amman.
Museum of Modern Art, Baghdad.
Gulbenkian Collection, Barcelona.
ONA Foundation, Casablanca.
Museum of Modern Art, Damascus.
Mathaf, Arab Museum of Modern Art, Doha.
Development Fund, Kuwait.
British Museum, London.
V & A Museum, London.
Tate Modern, London.
The Saudi Bank, London.
The United Bank of Kuwait, London.
Institut du Monde Arabe, Paris.
Donation Claude & France Lemand 2018, Musée, Institut du monde arabe, Paris.
Bibliothèque Nationale de France, Paris.
Colas Foundation, Paris.
Kinda Foundation, Riyadh, Saudi Arabia.
Jeddah International Airport, Saudi Arabia.
Museum of Modem Art, Tunisia.
Library of Congress, Washington DC.
The World Bank, Washington, DC.