Laila Muraywid

Laila Muraywid 1.

" Le corps des femmes est la pierre angu­laire de mon tra­vail. Il est le lieu des
contra­dic­tions, des para­doxes, des dua­li­tés et des conflits cultu­rels et sociaux. Intériorité des émotions et image exté­rieure, vitrine dési­ra­ble et conforme aux sté­réo­ty­pes : un tiraille­ment de l’être ins­crit dans la chair. Les femmes sont un champ de bataille ouvert à toutes les vio­len­ces.
Mon tra­vail part de la matière brute comme d’un chaos orga­ni­que, pour créer une œuvre pré­cieu­se­ment cons­truite, sen­so­rielle et sen­suelle, qui met à mal tous les cli­chés. Il brouille les fron­tiè­res entre la vie et la mort, la mémoire et l’absence, le sacré et le pro­fane, l’hor­reur et la beauté.
Comment faire émerger la poésie et le beau des ruines ? ".


Laila Muraywid 2.

« L’iden­tité des femmes habite leur corps.
Une dua­lité entre l’être et le paraî­tre. Femmes réel­les, parées de pan­se­ments, de bijoux, enfer­mées par un masque social, visi­ble ou invi­si­ble, enfer­mées dans un rôle d’icône mater­nelle et silen­cieuse. Masque-séduc­tion ou masque-carcan et prison.
Dans le regard des femmes, on lit leur être pro­fond, leurs dou­leurs, leurs joies, leurs résis­tan­ces, leur force et leur fra­gi­lité. C’est ce sen­ti­ment pro­fond que je trace, capte, évoque à tra­vers mon œuvre où la pho­to­gra­phie, la sculp­ture et la pein­ture sont indis­so­cia­bles ».


Laila Muraywid 3.

" Mon tra­vail aborde la sculp­ture, la pho­to­gra­phie et la pein­ture avec un voca­bu­laire figu­ra­tif. Il explore la rela­tion de l’être à lui-même et à autrui ; l’illu­sion et le désir, les peurs pro­pres à chaque culture et les angois­ses refou­lées dans la com­plexité et les para­doxes des conven­tions socia­les. La sphère de l’inti­mité est un point de départ qui permet le pas­sage du sin­gu­lier à l’uni­ver­sel. Le corps de la femme est pris au piège dans des réa­li­tés poli­ti­ques, reli­gieu­ses et socia­les. La femme est relé­guée dans un rôle d’objet sexuel. Elle est tout à la fois crainte, dési­rée et cas­trée. Elle est la chair qui hante la reli­gion, la liberté mena­çante, la beauté dési­rée, que l’on salit et que l’on pro­fane.
En tant qu’artiste, je ne peux m’empê­cher d’abor­der des thèmes comme l’iden­tité de la femme face à l’exil, à la vio­lence et à la désillu­sion de notre époque."

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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