Saul Kaminer

Christine Frérot. « Né à Mexico en 1952. Après des études d’archi­tec­ture à Mexico, Saúl Kaminer arrive à Paris en 1976. Sa rela­tion avec le mou­ve­ment Phases et la revue Ellebore, puis sa par­ti­ci­pa­tion au groupe Magie-Image (Paris 1980-1990), lui ont permis de cons­truire peu à peu une plate-forme théo­ri­que, for­melle et sen­si­ble. C’est au car­re­four de ces deux mondes aux­quels il appar­tient par la nais­sance et le choix que s’ali­mente sa pein­ture. Le recours au décou­page des formes et des images que Kaminer pri­vi­lé­gie pour cons­truire ses nar­ra­tions, n’a qu’une loin­taine parenté avec l’influence cubiste. Il s’agit plutôt d’une pri­vauté par­ta­gée entre le dessin et la pein­ture pour inven­ter un monde décou­plé mais unique, masqué mais offert, et créer ainsi une riche simul­ta­néité tex­tuelle. La palette nuan­cée et tac­tile de Kaminer est domi­née par les ocres de la terre et les verts de l’eau. L’artiste jux­ta­pose ses deux mondes, ses « mémoi­res mêlées », dans les sym­bo­les de la moder­nité et de l’his­toire. Temps contre temps. Contradiction de sens et fusion de formes. Cette méta­mor­phose des visa­ges, des corps ou des objets pro­jette l’homme et la femme, repré­sen­ta­tions cen­tra­les de sa pein­ture, vers un destin sus­pendu, mais iné­vi­ta­ble. » (Christine Frérot, Dictionnaire de l’Art moderne et contem­po­rain, CD. Ed. Hazan, Paris, 1996)

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