Ossip Zadkine
Encyclopédie Larousse. « Sculpteur russe naturalisé français (Vitebsk 1890-Neuilly-sur-Seine 1967). D’abord attiré par le cubisme lors de son arrivée à Paris (1909), il a donné progressivement libre cours aux tendances baroques et expressionnistes de sa personnalité. Reliefs et évidements, courbes et droites, ombres et lumières organisent ses œuvres selon des rythmes inventifs (Orphée, 1930, musée des Arques ; la Ville détruite, 1947-1953, Rotterdam). Son atelier parisien, rue d’Assas, et sa résidence d’été des Arques (Lot) sont aujourd’hui musées Zadkine. »
Encyclopaedia Universalis. « L’œuvre de Zadkine, sculpteur français d’origine russe, est, avec celles de Laurens et de Lipchitz, la plus représentative d’une adaptation systématique des principes du cubisme pictural à la troisième dimension. Il ne faut pas chercher en elle des innovations de portée révolutionnaire, mais elle abonde en trouvailles de toutes sortes. Surtout, elle s’acquitte avec un brio étourdissant d’une tâche singulièrement ambitieuse : investir l’objet sculpté d’un contenu poétique en réhabilitant le sujet et en privilégiant les grands thèmes lyriques et épiques de l’histoire humaine.
Lorsqu’en 1906 Ossip Zadkine, quittant Smolensk, sa ville natale, débarque en Angleterre, c’est en principe pour parfaire son éducation. Mais cette liberté toute neuve est aussitôt mise à profit pour obéir à une impérieuse vocation de sculpteur. Vite déçu par l’enseignement traditionnel de Londres, puis de Paris, où il s’installe en 1909, Zadkine découvre avec le même enthousiasme Rodin, la statuaire romaine et gothique, les arts africains. Rien ne pouvait mieux le prédisposer à comprendre la portée des recherches plastiques qui s’effectuaient alors dans le sillage du cubisme pictural. Bien qu’interrompue par le douloureux épisode de la guerre qu’il fit comme engagé volontaire, sa contribution à la nouvelle esthétique se révèle dès sa première exposition particulière, organisée en 1920 dans son propre atelier. La critique la plus perspicace, en la personne de Jean Cassou et de Maurice Raynal, ne ménage pas ses éloges. C’est le début d’un succès qui ne faiblira pas : importante exposition au musée des Beaux-Arts de Bruxelles en 1933, rétrospective du musée national d’Art moderne de Paris en 1949, grand prix de la biennale de Venise l’année suivante, rétrospective de Knokke-le-Zoute en 1963. À l’académie de la Grande Chaumière, où il enseigne à partir de 1945, ou dans son atelier parisien, Zadkine ne cessera jusqu’à sa mort, à Paris, d’exercer une profonde influence sur de jeunes sculpteurs … »
Claude Lemand. « Ossip Zadkine s’était lié d’amitié avec l’écrivain Claude Aveline, résistant et ami d’enfance de Jean Cassou. Inspiré par le poème de Claude Aveline, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, Zadkine dessina un Portrait de l’Oiseau … (Donation Claude Aveline, Centre Georges Pompidou) et les 18 lithographies du livre publié à Genève en 1964. Zadkine réalisa le buste de Claude Aveline, dernière œuvre avant sa mort. »