Youssef Abdelke

Youssef Abdelké par Claude Lemand

Youssef Abdelké est l’un des rares artis­­tes arabes expres­­sion­­nis­­tes et sans doute le meilleur. La gale­­rie Claude Lemand, qui le repré­­sente en France depuis 2001, lui a consa­­cré 5 expo­­si­­tions per­­son­­nel­­les : Pastels et Fusains (1989-2002) en 2002, Fusains récents en 2010, ses Oeuvres récen­­tes à Art Paris Art Fair (Grand Palais, 26-30 mars 2014) puis au 16 rue Littré (3 avril-3 mai), ses Nus en 2017 (avec la publi­ca­tion d’un cata­lo­gue) et, en 2018-2019, une rétros­pec­tive au musée de l’Institut du monde arabe à Paris, suite à la Donation Claude & France Lemand, Une Donation contre la mort en Syrie.

Les puis­­­san­­­tes œuvres expres­­­sion­­­nis­­­tes de Youssef Abdelké sont dans de nom­­­breux musées et ins­­­ti­­­tu­­­tions, notam­­­ment le British Museum, l’Institut du monde arabe, le Musée du Koweit, le Mathaf de Doha, le Musée de Amman, ...

Né à Qamechli (Syrie) en 1951. Diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Damas en 1976. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1986. Doctorat en Arts Plastiques, Université Paris VIII, 1989. Il a vécu et tra­­­vaillé à Paris de 1981 à 2005. Après 25 ans d’exil forcé et d’inter­­­­dic­­­­tion de ren­­­­trer en Syrie, il eut la pos­­­­si­­­­bi­­­­lité de reve­­nir à Damas en 2005 et d’y orga­­­­ni­­­­ser une expo­­­­si­­­­tion-mani­­feste pour la liberté qui eut un grand re­­ten­­tis­­se­­ment régio­­nal.

En 2010, les auto­­­ri­­­tés syrien­­­nes lui ont à nou­­­veau retiré son pas­­­­se­­­­port, lui inter­­­di­­­sant de quit­­­ter le pays et de se rendre même en France où habi­­­­tent sa femme et sa fille. Youssef Abdelké a été arrêté en Syrie le 18 juillet 2013 par les forces du régime. Il a été libéré le 22 août, suite à une cam­­pa­­gne inter­­na­­tio­­nale, puis auto­­risé à se dépla­­cer à l’étranger.

Youssef Abdelké par Alain Jouffroy

Grand obser­va­teur du phé­no­mène vivant, gra­veur précis, rigou­reux, métho­di­que, mais aussi poète en images, Abdelké a repré­senté d’abord des grou­pes humains aux têtes mas­quées, des acteurs en quête d’auteur, comme les per­son­na­ges de Pirandello. Il les ins­cri­vait dans la nuit, une nuit ter­ri­ble­ment téné­breuse, où la mort et les mons­tres étaient omni­pré­sents. Ce fut sa "comé­die humaine", une comé­die tra­gi­que, d’où le gro­tes­que n’était jamais exclu. Peu à peu, les hommes ont dis­paru, et des ani­maux, des plan­tes ont surgi de la même nuit. Leur pré­sence est si pré­gnante qu’on croit les tou­cher, les cares­ser des yeux. Aucun hyper­réa­lisme là-dedans, ni même de "réa­lisme ", au sens tra­di­tion­nel de ce mot : tout se passe comme s’il réin­ven­tait, à chaque trait, la nature, une sorte d’ency­clo­pé­die, faite avec soin et au ralenti, des phé­no­mè­nes natu­rels.

L’acuité de sa vision est telle qu’on se réveille comme d’un rêve en les regar­dant. Comme si on n’avait jamais vrai­ment vu, vu en pro­fon­deur et en relief ,ce qu’est un simple pois­son. Abdelké entre dans le crâne, ou dans le pois­son, ou dans un sou­lier de femme, comme Michaux "entrait" dans une pomme. Il a peut-être dépecé le pois­son, avant de le recons­ti­tuer. Il ne "repré­sente" donc jamais le pois­son, le sou­lier de femme ou le crâne de boeuf : il les res­sus­cite. Tel est son pou­voir de fas­ci­na­tion : tout est voué à mourir et à dis­pa­raî­tre, mais tout peut être sauvé, comme d’un déluge. Chaque phé­no­mène vivant est un mira­cle maté­riel, un trésor et une énigme. Ah la sur­prise que ça fait, quand on le redé­cou­vre ! Je ne sais pas com­ment il se débrouille pour y par­ve­nir. L’obser­va­tion, l’atten­tion la plus extrême n’y suf­fi­sent pas. Tout se passe comme s’il vou­lait réin­ven­ter le monde, et le pré­ser­ver défi­ni­ti­ve­ment de l’offense, de l’indif­fé­rence et de l’oubli. Comme si, mort lui-même devant le crâne de boeuf, il vou­lait que tous les phé­no­mè­nes vivants le rem­pla­cent, lui, le gra­veur syrien. Non, ce n’est pas " Abdelké " qui l’inté­resse, c’est tout ce qui n’est pas Abdelké, tout ce qui sur­vi­vra à Abdelké, tout ce qui dépasse de loin, de très loin, Abdelké.

Beaudelaire, j’en suis cer­tain, aurait été émerveillé par ses gra­vu­res, leur aurait consa­cré des poèmes et des textes fer­vents, enthou­sias­tes. Il y aura tou­jours du jour, et tou­jours de la nuit, tou­jours de la lumière, au moins encore pen­dant quel­ques mil­liards d’années, et tou­jours de l’obs­cu­rité. Et c’est dans cette lumière, c’est dans cette obs­cu­rité éternelle qu’Abdelké tra­vaille, comme à la lueur d’une bougie, d’une simple petite bougie, vacillante dans son bou­geoir. Quand il par­vient à ce résul­tat, que j’appelle résur­rec­tion, il sourit, il est content, il s’arrête, pose son burin : pas la peine d’en rajou­ter. Ca vit, ou ça ne vit pas. Ca surgit, ça resur­git, ou ça ne resur­git pas. Toute la ques­tion de l’art est là. D’ailleurs, le mot "art " est ina­dé­quat. Il ne s’agit pas d’art, mais de la méta­mor­phose de la mort en exis­tence vivante. Le pois­son d’Abdelké n’est pas un pois­son : c’est une flèche, un rayon­ne­ment, une res­pi­ra­tion, un appel chu­choté à la vie. Mais c’est aussi un pois­son, je ne sais pas, moi : un saumon, une sar­dine, un bro­chet. Mais il vole comme un oiseau dans la nuit où nous revoici plon­gés. Dans un grand fusain sur toile, il a des­siné une tête de pois­son dans une boîte, et cette tête énorme nous regarde, comme si l’image de la mort était encore plus vivante, pour Abdelké, que celle de la vie.


YOUSSEF ABDELKE : LES NUS CONTRE LES MORTS.

Emmanuel Daydé. Paris, le 20 sep­tem­bre 2017.

« Il est vivant, nous sommes morts ! » Ce cri, apposé sur une affi­che repré­sen­tant un martyr de la révo­lu­tion syrienne, pour­rait servir de légende à toute la pein­ture de Youssef Abdelké. L’œuvre au noir de l’artiste syrien n’a des allu­res de pierre tom­bale et de faire-part de deuil que pour mieux exal­ter la vie de ceux qui sont morts.

Caricaturiste devenu gra­veur et pein­tre, ce chan­tre de la liberté ou la mort a tou­jours fait de son art une arme mira­cu­leuse contre le néant. « Qu’est-ce qu’un homme révolté ? » deman­dait déjà Albert Camus. « C’est un homme qui dit non. Mais c’est aussi un homme qui dit oui. L’homme est la seule créa­ture qui refuse d’être ce qu’elle est. Pour être, l’homme doit se révol­ter ». Révolté contre l’injus­tice et contre toutes les attein­tes faites à l’inté­grité humaine, Abdelké fait de son angoisse de la mort une nou­velle manière de sur­vi­vre et de res­pi­rer : « Je ne peux pas sup­por­ter que quelqu’un meure parce qu’il a dit quel­que chose ou qu’il a fait quel­que chose sur le plan poli­ti­que, expli­que l’artiste. Rien ne mérite un tel châ­ti­ment. C’est une ques­tion exis­ten­tielle, au plus pro­fond de moi, qui me bou­le­verse tota­le­ment, et qui va bien au-delà de l’uni­vers de la poli­ti­que. Tout peut être réparé sauf la mort. »

Après avoir suivi les cours en gra­vure dis­pen­sés par la Faculté des Beaux-Arts de Damas jusqu’en 1976, le projet de fin d’études du jeune Youssef, Septembre noir - ten­ta­tive de mise en images du mas­sa­cre des Palestiniens de Jordanie en 1971 -, révèle la nais­sance d’un artiste engagé, qui ne s’empare du réa­lisme socia­liste que pour mieux en inquié­ter l’opti­misme radieux. Connu pour son enga­ge­ment auprès du Parti d’action com­mu­niste, Abdelké est envoyé en 1979 dans les geôles d’Hafez Al-Assad. A 28 ans, le jeune homme intè­gre un sys­tème car­cé­ral très dur, qui cher­che à briser les âmes et les os des pri­son­niers et à faire du désert syrien une terre d’oubli. Libéré en1981, l’artiste - blessé mais non pas brisé - est contraint à l’exil à Paris. Il pour­suit sa for­ma­tion à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et obtient son diplôme en 1986. A l’Université Paris VIII, il obtient en 1989 un doc­to­rat en arts plas­ti­ques.

Dans le même temps, influencé par l’expres­sion­nisme rageur de Dix ou de Grosz au temps de la répu­bli­que de Weimar - même s’il se sent plus proche, plas­ti­que­ment, de l’uni­vers absurde et facé­tieux d’un Segui -, il entame une longue série de col­la­ges ultra­co­lo­rés sur papier et de pas­tels, qu’il nomme Figures, et qui repré­sen­tent de manière fron­tale et sys­té­ma­ti­que l’obses­sion­nel et tou­jours iden­ti­que trio infer­nal de tor­tion­nai­res.

Brutalement, en 1995, il renonce à la cou­leur pour s’enfon­cer dans l’obs­cu­rité éternelle du noir et blanc. Luttant tou­jours pour expul­ser la mort tout en l’expo­sant, il la fait désor­mais surgir de l’insi­gni­fiant, du pres­que rien, du déclassé, de l’invi­si­ble. S’essayant aux « tra­ver­sées de silence et de nuit » que pei­gnait Georges de La Tour au beau milieu des hor­reurs de la Guerre de Trente ans, le Syrien pleure sa terre aimée en des­si­nant au fusain de réa­lis­tes natu­res mortes de très gran­des dimen­sions - Poisson à tête coupée, Oiseau mort avec cou­teau planté dans une table, Cœur trans­percé par une aiguille, … - « comme à la lueur d’une bougie, d’une simple petite bougie, vacillante dans son bou­geoir », ainsi que le note Alain Jouffroy. Pour le poète, à partir de ce moment, « il ne s’agit pas d’art, mais de la méta­mor­phose de la mort en exis­tence vivante. Le pois­son d’Abdelké n’est pas un pois­son : c’est une flèche, un rayon­ne­ment, une res­pi­ra­tion, un appel chu­choté à la vie. Quand il par­vient à ce résul­tat, que j’appelle résur­rec­tion, il s’arrête. »

Ayant eu l’auto­ri­sa­tion, après 25 ans d’exil pari­sien, de retour­ner dans son pays natal en 2005, l’artiste y pour­suit l’hyper­sur­réa­lisme de ses « résur­rec­tions » de choses, en implan­tant sa méta­phy­si­que de l’objet dans un vieux quar­tier de Damas. Le sou­lè­ve­ment du peuple syrien en mars 2011 le prend par sur­prise. Lui qui a tou­jours refusé le choix des armes et prôné un Etat laïc et démo­cra­ti­que, le voici réduit à assis­ter impuis­sant au mas­sa­cre de la popu­la­tion et à la mili­ta­ri­sa­tion crois­sante de l’oppo­si­tion. Témoigner de ce qui se passe lui devient abso­lu­ment néces­saire. Ne pou­vant plus éviter la figure humaine, celle-ci enva­hit ses nuits de l’âme de leur fra­gile cor­po­réité, en des natu­res mortes de morts non natu­rel­les, dont la résur­rec­tion se fait cette fois-ci plus incer­taine. Longue suc­ces­sion de mar­tyrs cou­chés, aux yeux écarquillés et aux corps éclaboussés de taches de sang rouges, Martyr de Deraa, Père et enfant ou encore la série des Mère de martyr sur­gis­sent tels de soli­tai­res et tra­gi­ques ex-voto, offran­des sans merci qui épousent le style pri­mi­tif des pre­miers Arshile Gorky. Si ce thème du martyr n’a rien de nou­veau en Syrie, il a sin­gu­liè­re­ment changé de nature et de camp. « On a grandi avec l’idée que le martyr, l’image du héros, c’était le Palestinien », raconte le jeune artiste Mohammad Omran. En classe de dessin, on nous deman­dait de des­si­ner un martyr comme on des­si­nait une mon­ta­gne. »

Après avoir dépeint en exil le mar­tyre des choses, Abdelké, de retour chez lui, veut bros­ser le mar­tyre des hommes. Il n’ima­gine pas que celui-ci pour­rait être aussi le sien. D’abord privé de pas­se­port puis de nou­veau arrêté par le régime de Bachar Al-Assad en 2013 - pour son atta­che­ment « à un sys­tème démo­cra­ti­que et plu­ra­liste et aux prin­ci­pes au nom des­quels la révo­lu­tion a débuté en mars 2011 » -, Youssef Abdelké ne doit sa libé­ra­tion au bout d’un mois qu’à une intense cam­pa­gne inter­na­tio­nale menée en sa faveur.

A quoi pen­sait ce gra­veur de mort en prison ? A la paix, sûre­ment. Ne raconte-t-on pas qu’il sculp­tait des colom­bes avec de la mie de pain récu­pé­rée sur ses rations quo­ti­dien­nes ? Mais, à voir la splen­deur des des­sins de corps fémi­nins entre­pris à sa sortie de prison, dans de graves et hié­ra­ti­ques fusains comme sculp­tés dans la chair de la nuit, on ima­gine ses pen­sées trou­blées par d’autres désirs : l’envie de la beauté enfuie du monde et le ravis­se­ment ravi devant la splen­deur des femmes. C’est peut-être à ces nus perdus qu’on mesure tout le déses­poir de l’homme. Depuis trois ans, dans le secret de son ate­lier à Damas, l’artiste a ainsi fait poser des modè­les de dif­fé­ren­tes ori­gi­nes, Syriennes mais aussi Soudanaises, dans des poses sim­ples et natu­rel­les, comme des illu­mi­na­tions inti­mes arra­chées au réel.

De ces cour­tes séan­ces - d’une heure et demi envi­ron - sont issus des des­sins de nus ten­dres, fil­trés à tra­vers une lumière dif­fuse et tami­sée, dont la source se situe, comme sou­vent chez Rembrandt, hors-champs. Mais ces tailles douces de femmes assi­ses, accrou­pies ou allon­gées comme de moder­nes oda­lis­ques, appa­rais­sent tou­jours rayées, grif­fées, ratu­rées de points et de lignes, qui sug­gè­rent des fils de fer bar­be­lés empri­son­nant des figu­res pro­mi­ses à la tor­ture, à la honte et à la des­truc­tion. Comme si les Nus appe­laient les Morts - ce qu’Abdelké avait déjà sug­géré dans son sai­sis­sant gisant dénudé de Saint Jean Chrysostome, dont le tom­beau, rap­pe­lait-il, est dans la mos­quée d’Al-Hassan de Damas -, en Christ mort décharné façon Holbein.

Impossible, devant ce sur­gis­se­ment de femmes sta­tues inci­sées dans le marbre, de ne pas songer aux Jardins sta­tuai­res de Jacques Abeille et à son voya­geur impru­dent qui entre dans une contrée mys­té­rieuse où l’on cultive des sta­tues à l’abri des bar­ba­res. Ode à l’ima­gi­na­tion et à l’incons­cient, contre la vrai­sem­blance et la toute-puis­sance de l’auteur, l’écriture sur­réa­li­sante d’Abeille paraît sœur du trait végé­tal, souple et délié d’Abdelké : « Je ne suis pas dans la maî­trise, mais dans la cap­ta­tion d’un flux » expli­que ce roman­cier de l’obscur. Si l’artiste syrien, un peu comme Fragonard dans ses figu­res de fan­tai­sie, se donne un temps limité pour exé­cu­ter son dessin face à son modèle, il le fait en deux temps, sui­vant ce même prin­cipe de flux intense et ins­piré. Il com­mence ainsi par esquis­ser rapi­de­ment au crayon la figure qu’il sou­haite faire surgir du blanc du papier, dans des ins­tan­ta­nés à forte charge érotique, dignes de l’œil acéré d’un Egon Schiele. A l’inverse de la recher­che para­di­sia­que de Matisse, qui gom­mait le réa­lisme cru de son pre­mier dessin pour abou­tir à une vision sché­ma­ti­que pres­que mys­ti­que, Abdelké abs­trac­tise d’abord son trait ému et gra­cile avant de redon­ner corps à un réel sen­suel et solide, en char­pen­tant à grands coups de hachu­res et de lavis, valeurs et ombres por­tées, pour faire émerger un vivant qu’il laisse volon­tai­re­ment ina­chevé.

L’on aurait tort de s’étonner qu’Abdelké, le révolté per­ma­nent, se contente d’esquis­ser de sim­ples corps dénu­dés quand tant de gens expi­rent tou­jours sur les ruines d’une Syrie en lam­beaux. On aurait tort, car pein­dre des nus en Orient cons­ti­tue aussi un acte de résis­tance. Alors que la géné­ra­tion de ses pro­fes­seurs avait pu le pra­ti­quer au cours de leur for­ma­tion dans les années 30 et 40, au sein des gran­des écoles des beaux-arts du Monde arabe - au Caire ou à Alexandrie, à Bagdad, Beyrouth, Alger et Oran comme à Damas -, Abdelké, lui, n’a jamais été auto­risé à créer ses pro­pres totems pour défier ce tabou. Plus que la femme, c’est la Syrienne aux seins lourds et aux yeux char­bon­neux qu’il fait rayon­ner dans toute sa dra­ma­ti­que et volup­tueuse majesté dans ses papiers de nuit. Une Syrienne à la peau blan­che ou noire, qu’importe d’ailleurs : sous les bombes, toutes les femmes de Syrie sont syrien­nes.

Rejetant tout voyeu­risme, Abdelké magni­fie, lui, les formes rondes et les che­veux libres de ces femmes mar­ty­res dans des com­po­si­tions har­mo­nieu­ses et serei­nes, comme des femmes-sta­tues, des femmes-jar­dins, à chérir et à sauver. Paraissant guider le peuple telle la Liberté aux seins nus de Delacroix, ces femmes offer­tes sem­blent redres­ser leur corps en une déli­cate et fière allé­go­rie de la Syrie.


Oeuvres dans les Collections publi­ques

British Museum, Londres.
Kuwait Museum, Kuwait.
Institut du monde arabe, Paris.
The Shoman Foundation, Amman, Jordanie.
Donation Claude & France Lemand 2018. Musée, Institut du monde arabe, Paris.

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