BENANTEUR, LE TESTAMENT. Peintures de 2003 à 2011.
Lydia Harambourg.
Le paysagisme flamboyant d’Abdallah Benanteur participe d’un double ancrage. Le grand peintre algérien, né en 1931 à Mostaganem, arrive à Paris en 1953. De tradition arabo-islamique, sa culture se frotte à une non-figuration teintée d’un lyrisme personnel qui traduit les beautés d’une nature perdue et retrouvée. La nostalgie des horizons lointains des déserts et de la Méditerranée se transpose dans les vastitudes maritimes de la Bretagne. Par touches maillées, alvéolées, il recrée les beautés changeantes du spectre solaire qui métamorphosent le paysage, mouvant comme son imaginaire. Polymorphe, sa peinture est traversée de scansions, d’éléments formels harmonieusement assemblés et peints avec une liberté contrôlée. Son métier accompli se ressent de sa fréquentation des maîtres, au Louvre et en Italie.
Aucun vide dans ses toiles vibrantes de couleurs diaphanes, opaques, ménageant des trouées de lumière, solaires ou crépusculaires. Une peinture universelle, une touche ample, aux accents symphoniques, célèbrent les grandes forces originelles, suggérées par des matières irisées, diaprées, aériennes, à l’unisson du ciel et des nuages, de l’océan, des étendues cosmiques nimbées de transparences. Ni haut, ni bas, à l’égale de la peinture chinoise, dans ses poèmes visuels aux arborescences lyriques en constante expansion. Peintes d’une gestuelle aux réminiscences calligraphiques nourries de glacis déliés, ses peintures sont métaphoriques, symboliques. Elles sont une ode à la vie. »
(Lydia Harambourg, Gazette Drouot, 4 Octobre 2013, page 231).