Boutros Al-Maari, SYRIE MON AMOUR. Peintures récentes.

Du 21 novembre au 31 décembre 2019 - Galerie Claude Lemand

  • MAARI, Wâ Habîbati.

    Wâ Habîbati, 2018. Triptyque. Acrylique sur toile, 190 x 245 cm. © Boutros Al-Maari. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • MAARI, Mes trois coins préférés de Damas.

    Mes trois coins préférés de Damas, 2019. Acrylique sur toile, diamètre 181 cm. © Boutros Al-Maari. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • MAARI, Antara et Abla.

    Antara et Abla, 2019. Technique mixte sur papier. Diptyque, 38 x 58 cm. © Boutros Al-Maari. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • MAARI, La Cène.

    La Cène, 2019. Acrylique sur toile, 191 cm. © Boutros Al-Maari. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • MAARI, Abla et la Lune orange.

    Abla et la Lune orange, 2019. Acrylique sur toile, 130 x 100 cm. © Boutros Al-Maari. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

Boutros Al-Maari, SYRIE MON AMOUR. Peintures récen­tes.
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« Wâ Habîbati - O mon Amour est le titre de l’une de mes pein­tu­res récen­tes : un homme porte sa fille dans ses bras. La petite n’a qu’une chaus­sure, l’autre est tombée. C’est l’une des tris­tes his­toi­res des gens de notre pays. Le père porte dans ses bras le cada­vre de sa fille, et du fond de la pénom­bre der­rière lui appa­rais­sent deux mains, pareilles à celles du Crucifié … ce même homme, le Syrien cru­ci­fié il y a deux mille ans, le revoici cru­ci­fié à nou­veau. Comme sa mère Marie l’avait pleuré, il pleure main­te­nant sa fille, sa bien-aimée, la Syrie. D’où le titre de l’expo­si­tion SYRIE MON AMOUR. J’ai placé aussi dans le tableau la figure d’une femme que j’ai emprun­tée au Guernica de Picasso, pour bien signi­fier que la dou­leur humaine est la même, par­tout et tou­jours. »
(Boutros Al-Maari, Hambourg, octo­bre 2019)
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Du 21 novem­bre au 21 décem­bre 2019, la gale­rie Claude Lemand consa­cre une expo­si­tion per­son­nelle aux pein­tu­res récen­tes de l’artiste syrien Boutros Al-Maari, qui vit à Hambourg depuis 2012. Syrie mon Amour est une expo­si­tion aux deux ver­sants : pein­tu­res noires de scènes tra­gi­ques et dou­lou­reu­ses, reflets du temps pré­sent ; pein­tu­res colo­rées de scènes nos­tal­gi­ques et heu­reu­ses, reflets du temps jadis.
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Visites tous les jours sur rendez-vous. Tél. 06 7377 0589.
Galerie Claude Lemand : 16 rue Littré, 75006 Paris.
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Boutros Al-Maari, (Damas, 1968 - Paris - Hambourg)
Né à Damas en 1968, Boutros Al Maari est titu­laire d’un diplôme en arts gra­phi­ques de la Faculté des beaux-arts de l’Université de Damas, d’un master en Anthropologie Sociale à l’EHESS Paris en 1999, puis d’un doc­to­rat en 2006 sur l’émergence d’une pein­ture moderne en Syrie. Professeur dans la même la Faculté des beaux-arts de l’Université de Damas de 2008 à 2012. La guerre en Syrie l’a obligé à l’exil. Il vit et tra­vaille à Hambourg depuis 2012.

La gale­rie Claude Lemand avait orga­nisé en 2004 la pre­mière expo­si­tion pari­sienne de Boutros Al-Maari, pen­dant ses études de doc­to­rat à Paris. En octo­bre 2018, il avait fait partie de la grande Donation Claude & France Lemand, offerte en octo­bre 2018 au Musée de l’IMA. En 2019, il avait par­ti­cipé à l’expo­si­tion Dessins du Monde arabe puis à l’expo­si­tion Hommage d’Artistes à Notre-Dame. Fin 2019, la gale­rie montre ses pein­tu­res récen­tes Syrie mon Amour (Wâ Habîbati Sûria) et leurs deux ver­sants : scènes tra­gi­ques et dou­lou­reu­ses du temps pré­sent ; scènes heu­reu­ses et nos­tal­gi­ques du temps jadis.
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François Pouillon. Al-Maari. Peindre la Paix.

« C’est une guerre bien cruelle qui se livre aujourd’hui en Syrie. Voudrait-on l’igno­rer que nous avons le témoi­gnage d’un pein­tre qui a exposé récem­ment à Paris. Boutros Al-Maari était pro­fes­seur à l’école des Beaux-Arts de Damas. Il s’est fait connaî­tre par un art de colo­riste aux tons vifs, cou­leurs pures en aplat, aux tableaux peu­plés de per­son­na­ges ner­veu­se­ment grif­fon­nés, avec leurs tar­bou­ches, leurs tur­bans, leurs mono­cles archaï­ques et leurs sain­tes auréo­les. Par ses tableaux, ses livres impri­més, il s’est fait ainsi le témoin gogue­nard de la vie damas­cène ou, en retour, de l’exo­tisme pari­sien. Car l’artiste a passé un long et fruc­tueux séjour à Paris, pour mener à bien la rédac­tion d’une très sérieuse thèse de doc­to­rat sur l’émergence d’une pein­ture moderne en Syrie. Il en a tiré des évocations plei­nes d’humour de la vie d’ici et des hom­ma­ges irres­pec­tueux aux maî­tres de l’art moderne (Manet, Cézanne).

Rentré au pays, et assis­tant bien­tôt au retour d’une guerre fort peu civile, les drames de la vie quo­ti­dienne, les incer­ti­tu­des sur l’avenir ont fait tour­ner sa pein­ture au noir, tant pour les tona­li­tés que pour les thèmes : c’est désor­mais Goya et ses Désastres de la guerre cette fois qui sem­blent avoir alors donné des sujets à ses tableaux. Réfugié désor­mais à Hambourg, où il a mis sa famille à l’abri, c’est pour­tant un autre mes­sage qu’il nous envoie, car les artis­tes et les his­to­riens savent que les luttes fra­tri­ci­des pour être ter­ri­bles, finis­sent tou­jours par s’éteindre et lais­ser la place à de nou­vel­les fra­ter­ni­tés, à des coha­bi­ta­tions res­tau­rées à tra­vers un art de vivre reconquis. À l’hori­zon des orages ter­ri­bles que la Syrie tra­verse, Boutros Al-Maari voit se des­si­ner un arc-en-ciel. On dit sou­vent que les mili­tai­res ou les poli­ti­ques sont en retard d’une guerre. Les artis­tes, les poètes moder­nes eux savent être en avance d’une paix. »
(François Pouillon. Anthropologue. Directeur d’études à l’EHESS, Paris)

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