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Ossip Zadkine, Buste de Claude Aveline
Buste de Claude Aveline, 1967. Bronze, 72 x 50 x 37 cm. Collections du Musée Zadkine, Paris.
Claude Aveline et son siècle (1901-1992).
Du 2 au 4 mai 2020 - Musée. Institut du monde arabe.
Du 2 au 4 mai 2020 - Musée. Institut du monde arabe.
Buste de Claude Aveline, 1967. Bronze, 72 x 50 x 37 cm. Collections du Musée Zadkine, Paris.
CLAUDE AVELINE ET SON SIECLE (Paris, 1901-1992).
Claude Lemand
Ecrivain français, né à Paris en 1901, de parents immigrés russes. Malgré une santé fragile, Claude Aveline est un homme de lettres prolifique : poèmes, romans, conférences, récits, pastiches, contes et nouvelles fantastiques, théâtre et pièces radiophoniques, articles de presse, chroniques cinématographiques, essais, mémoires et des Histoires pour enfants.
En 1919, il fait la connaissance d’Anatole France, dont il devient le secrétaire et le disciple. Après sa mort en 1924, il ne cessera de servir son œuvre et sa mémoire. Il sera proche aussi du peintre-lithographe Steinlen et du sculpteur Antoine Bourdelle. Après 1945, Claude Aveline entretiendra des relations amicales avec Ossip Zadkine et de nombreux autres artistes.
Malade, il séjourne pendant 4 ans à Font-Romeu, où il rencontre le cinéaste Jean Vigo, qu’il soutiendra jusqu’à sa mort en 1934. Il sera le tuteur de sa fille Luce et fondera en 1951 le Prix Jean Vigo, qui récompense chaque année un jeune réalisateur pour l’indépendance de son esprit et la qualité de sa réalisationl. Il présidera le jury durant 25 ans.
Claude Aveline est une personnalité importante de la vie littéraire et artistique parisienne dans les années 30. A partir de 1933, il prend le parti des classes laborieuses, écrivain proche du Front Populaire, comme de nombreux autres intellectuels français de sa génération. Il s’engage contre les fascismes en Europe et pour l’Espagne républicaine. Il publie en 1936 son roman Le Prisonnier. Ecrit dans une langue sobre et claire, le récit à la première personne est haletant et efficace. Le succès populaire est immédiat.
Passionné de cinéma, il est le cofondateur de Ciné-Liberté et publie régulièrement une chronique cinématographique. Durant ces années d’intense activité, Claude Aveline a été le cofondateur de la Maison de la Culture de Paris (lieu d’animations et de débats dans tous les domaines de la culture). Il est envoyé en 1937 faire des conférences dans diverses villes de France, en Tunisie et à Alger, où il a inauguré la nouvelle Maison de la Culture. Le jeune et futur écrivain Albert Camus, secrétaire général de cette Maison, présente Claude Aveline à la Radio et devant l’auditoire. Il est intéressant de comparer L’Etranger de Camus (1942) avec Le Prisonnier d’Aveline (1936).
Claude Aveline fut un résistant de la première heure, d’abord parmi les intellectuels du réseau du Musée de l’Homme, puis dans la clandestinité, à Lyon et ses environs. Il publiera en 1944 aux Editions de Minuit, sous le pseudonyme de Minervois, Le Temps Mort, un récit poignant et admirable et, 25 années plus tard, Monologue pour un Disparu, poème de révolte à la mémoire de son ami Jacques Lion, arrêté par la Gestapo à Lyon et mort en déportation.
En 1948, Claude Aveline est l’un des premiers intellectuels français à se rendre en Yougoslavie, malgré les pressions exercées par le Parti communiste français, dont il s’éloigne définitivement. A son retour, il publie ses réflexions et le récit de ses rencontres avec les intellectuels et les militants titistes. Il devient le président des Amitiés France-Yougoslavie. Dans les années 1960-1970, son Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas est traduit dans les diverses langues de la Yougoslavie, ses principaux livres traduits et publiés à Belgrade et à Zagreb. En 1973 et 1976, Ljubljana, Zagreb puis Belgrade consacrent des expositions personnelles à ses « peintures aux feutres », œuvres réalisées par Aveline à partir de 1968 : « Je me plais au jeu des lignes, comme je me plais au jeu des mots », alors qu’il les mêle en faisant dialoguer l’image et le titre, souvent humoristique, véritable « petit poème en soi ».
Claude Aveline est aussi l’auteur de livres pour enfants et de réflexions sur l’éducation et la culture pour tous. Il reçoit en 1952 le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre du Conseil exécutif de la Société Européenne de Culture, fondée à Venise en 1950 et qui, en pleine guerre froide, a pour mission d’instaurer le dialogue entre les peuples. Il se tourne alors vers l’art radiophonique, dont il devient l’un des plus éminents représentants (Le bestiaire inattendu et C’est vrai, mais il ne faut pas le croire qui lui vaut le Prix Italia). Il poursuit ses expériences et ses créations pour la radio et, en 1976, la Société des auteurs dramatiques lui décerne son Prix de la Radio. Il reçoit en 1986 le prix international de la Société Européenne de Culture pour l’ensemble d’une œuvre « ayant contribué par son action de politique de la culture à promouvoir la solidarité entre les peuples ».
Le romancier, chroniqueur et homme de lettres a connu des heures de gloire et de grande créativité littéraire de 1933 à 1944 et de 1945 à 1968. Dans une langue classique admirable, il a écrit des romans dont cinq policiers, deux récits de voyages, plusieurs essais, un recueil de nouvelles étranges, des histoires pour enfants, des poèmes et de très nombreuses chroniques.
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