DIA AL-AZZAWI, Black Roots, 2001 + Blue Landscape, 2015.

Du 30 août au 3 octobre 2017 - Musée d'Issoudun + Espace Claude Lemand

  • AZZAWI, Black Roots.

    Black Roots, 2001. Acrylique sur bois, diam. 120 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • AZZAWI, Blue Landscape.

    Blue Landscape, 2016. Acrylique sur bois en 3D, 200 x 6 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Dia Al-Azzawi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

Dia Al-AZZAWI, Black Roots, 2001 + Blue Landscape, 2015.

Par Claude Lemand

11 Septembre 2001. Face à l’atta­que contre les 2 tours de New York, qui passe en boucle sur les chaî­nes des TV du monde, la réac­tion artis­ti­que de Dia Al-Azzawi est immé­diate. Black Roots peint une vision de cau­che­mar : les 2 tours sont tou­jours debout mais noires et cal­ci­nées, les flam­mes qui mon­tent sont immen­ses mais som­bres, le ciel et l’hori­zon sont noirs.

Nationaliste arabe ouvert aux autres cultu­res, engagé dans la défense et l’illus­tra­tion de l’iden­tité et des cultu­res du Monde arabe, il a tou­jours dénoncé les agres­sions que mène l’Occident contre les pays et les peu­ples arabes, son sou­tien à Israël et aux régi­mes arabes auto­ri­tai­res et cor­rom­pus, … Mais, l’atta­que sur New York ayant été menée par de jeunes Saoudiens, l’artiste prend cons­cience du fait que la culture ances­trale des Arabes a une face sombre et néga­tive. Black Roots dit clai­re­ment que les Arabes aussi ont une res­pon­sa­bi­lité dans leur mal­heur : c’est un peuple de tribus qui ont la pas­sion de la vio­lence et de la des­truc­tion.

Né à Bagdad en 1939, Dia Al-Azzawi s’établit à Londres en 1976. La visite des musées et des biblio­thè­ques d’Europe lui a permis de s’ouvrir aux arts de nom­breu­ses civi­li­sa­tions et de redé­cou­vrir la riche civi­li­sa­tion de la Mésopotamie et les manus­crits de l’âge d’or de la civi­li­sa­tion arabe de l’époque des Abbasides.

La culture et l’his­toire de son pays et de l’ensem­ble du monde arabe sont res­tées sa prin­ci­pale source d’ins­pi­ra­tion. Très sen­si­ble à la poésie, il a réa­lisé une oeuvre riche et abon­dante, en s’ins­pi­rant des grands poèmes du passé et des poètes arabes moder­nes et contem­po­rains.

Sur les 20 tondos qu’il a peints depuis 2001, Black Roots est le seul qui soit tra­gi­que, lié à l’his­toire contem­po­raine, tous les autres célè­brent dans la cou­leur la beauté du monde, la joie de vivre, le bleu du rêve noc­turne, sans aucun cau­che­mar.

C’est le cas de son grand bas-relief en tondo Blue Landscape, 2015, com­po­si­tion cubi­sante qui pour­rait repré­sen­ter un pay­sage réel, vu à tra­vers le hublot d’un avion (l’artiste voyage beau­coup) ou une fenê­tre qui donne sur le bleu de la Méditerranée, un pay­sage de rêve avec un bleu pro­fond, diurne ou noc­turne, … l’inter­pré­ta­tion reste ouverte.

Ces deux tondos illus­trent bien les 2 ver­sants per­ma­nents du grand artiste arabe de Londres : une influence de Pablo Picasso sur les oeu­vres ins­pi­rées par les mas­sa­cres et les événements vio­lents qui trau­ma­ti­sent le Monde arabe depuis des décen­nies et une influence d’Henri Matisse sur les oeu­vres gaies et colo­rées qui expri­ment la Joie de vivre dans la Nature et les Jardins d’Orient.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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