In memory of Etel Adnan, who passed away on November 14, 2021 - ETEL ADNAN - Homage of Jack Lang.

From 14 November to 30 December 2021 - Institut du monde arabe + Claude and France Lemand

  • Etel Adnan, Rihla ... (Journey to Mount Tamalpais).

    Rihla ila Jabal Tamalpais (Journey to Mount Tamalpais), 2008. Watercolour and indian ink on Japanese book, 30 x 10,5 cm x 54 pages : 30 x 567 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Etel Adnan. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Etel Adnan, Landscape.

    Landscape, 2014. Oil on canvas, 32 x 41 cm. Donation Claude & France Lemand. Museum, Institut du monde arabe, Paris. © The Estate of Etel Adnan. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • ETEL ADNAN. Portrait.

    Portrait of Etel Adnan.

ETEL ADNAN - Homage of Jack Lang.

www.imarabe.org

« J’apprends avec une immense tristesse la dis­pari­tion d’Etel Adnan. Cette âme poé­tique et col­orée, d’une extrême douceur, chan­tait nos souf­frances, nos joies et nos amours. Elle était une artiste rare et com­plète, au talent étincelant de vie et d’une intel­li­gence cha­toy­ante. Cette voyageuse hors du commun nous fai­sait vibrer par des rimes auda­cieuses venant des quatre coins de la Méditerranée.

Célébrant aussi bien le texte que l’image, cette artiste accom­plie écrivait dans une infinité de lan­gages. Avec ses leporellos, ses livres en accordéon, elle recon­stru­i­sait le monde avec d’autres formes, des sup­ports plus poé­tiques, telles des riv­ières de mots. Ces ponc­tu­a­tions de couleurs, ces rythmes dansants et ces cal­ligra­phies en mou­ve­ment per­pétuel sont de purs instants de lyrisme joyeux, proches d’une par­ti­tion musi­cale.

Par sa curiosité et son talent d’obser­va­trice remar­quable et sen­sible, elle explo­rait les sen­ti­ments d’errance de l’homme, sa légèreté et ses exils suc­ces­sifs. Etel Adnan por­tait un regard orig­inal sur notre monde et sur la nature. Elle voyait dans la mer et la mon­tagne, le visage le plus durable et con­stant de l’homme. Depuis son Olympe, sa Montagne Sainte Victoire, son cher Mont Tamalpaïs où l’inspi­ra­tion lui était souf­flée, elle nous invi­tait à la suivre dans son uni­vers, sa quête, son voyage.

Elle refu­sait de regarder les événements de l’his­toire de sa fenêtre. Artiste engagée, représen­tante des plus impor­tantes de la moder­nité arabe, éprise de lib­erté, elle n’a cessé d’épouser la cause des peu­ples opprimés dans leurs luttes et leurs déchire­ments. A la seule force de ses mots, elle s’engageait contre les guerres, mil­i­tait pour les causes indi­enne et pales­tini­enne, lut­tait contre la guerre civile qui enflamma son Liban natal.

À l’Institut du monde arabe, où j’ai d’ailleurs eu la chance de la décorer Chevalier des Arts et des Lettres, j’ai pris l’ini­tia­tive de présenter son œuvre mag­ique pour une première grande rétro­spec­tive en 2016. Ainsi pour la première fois, à Paris, cette figure lumineuse, ardente et humble était présentée dans un écrin à sa hau­teur. Rendons-lui hom­mage aujourd’hui. Je me joins à la tristesse de sa com­pagne, elle aussi une grande et fab­uleuse artiste, Simone Fattal. Seuls ses mots peignent avec per­fec­tion l’absence, son absence qui nous laisse sans voix.

« Un jour, le soleil ne se lèvera pas à son heure, alors le jour
ne sera pas. Et en l’absence de jour, il n’y aura pas de nuit
non plus. Ainsi, la Révélation se sera accom­plie. »

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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