EUGENIE PAULTRE, VERTICALES. PEINTURES RECENTES. Exposition du 12 Octobre au 5 Novembre 2016.

Du 12 octobre au 5 novembre 2016 - Galerie Claude Lemand

  • Eugénie Paultre, Peinture.

    Peinture, 2016. Technique mixte sur toile, 27 x 35 cm. Collection privée. © Eugénie Paultre. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Eugénie Paultre, Peinture.

    Peinture, 2016. Technique mixte sur toile, 50 x 50 cm. Collection Musée de Turin, Italie. © Eugénie Paultre. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Eugénie Paultre, Peinture.

    Peinture, 2016. Technique mixte sur toile, 41 x 33 cm. Collection privée. © Eugénie Paultre. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

EUGENIE PAULTRE, VERTICALES. PEINTURES RECENTES.

Emmanuel Daydé, Eugénie Paultre. A la ver­ti­cale des pas­sions.

Eugénie Paultre dresse d’irra­dian­tes colon­nes ver­ti­ca­les, tels des hommes et des femmes debout. La pein­ture toute d’espé­rance d’Eugénie Paultre entre­tient un rap­port par­ti­cu­lier à l’icône en ce début du XXIème siècle. A l’inverse tou­te­fois du contre­sens de l’icône vir­tuelle, cette pein­ture exta­siée s’appa­rente à l’icône reli­gieuse, qui est trans­fi­gu­ra­tion et non pas repré­sen­ta­tion de l’uni­vers qui nous entoure. La fron­ta­lité ver­ti­cale et mas­sive des per­son­na­ges aux grands yeux et aux auréo­les jaunes, qui se tien­nent par l’épaule tels des colon­nes iné­bran­la­bles, a ainsi pu ins­pi­rer cer­tains tableaux de larges bandes aux cou­leurs chau­des et quasi orien­ta­les : ces bitu­mes de Judée déser­ti­ques, ces bruns de momie pro­fonds, ces oran­ges écaillés, ces roses fleu­ris et ces rouges car­di­na­li­ces en savent plus long que ce que nous vou­lons bien savoir.

Observant, lors d’une rési­dence sur les bords de l’Atlantique, la divi­sion de la mer et du ciel, l’artiste avait pour­tant adopté ini­tia­le­ment un format pay­sage pour ses bandes. C’est en les rétré­cis­sant et en les acco­lant de manière de plus en plus serrée, en oppo­sant des matiè­res épaisses à des flui­di­tés aqua­ti­ques, qu’elle a opéré cette huma­ni­sa­tion ver­ti­cale et rendu ses éclats de nature à des élancements pri­mi­tifs en sta­tion debout. Passés par toutes les ter­reurs obs­cu­res du noir et du vio­lacé, les ryth­mes se font aujourd’hui de plus en plus secs et rapi­des, avec des raies de lumiè­res comme aper­çues der­rière la porte, en même temps que les cou­leurs s’enflam­ment en un chau­dron solaire. Ses bandes mul­ti­co­lo­res s’effor­cent de rete­nir en de somp­tueux levers de soleil les lignes forces de notre huma­nité. Elles irra­dient d’une lumière interne si intense qu’on ne peut les regar­der qu’en cli­gnant des yeux. « Remettre à plus tard la joie » pré­ve­nait l’artiste ? Eh bien non, que la joie demeure, ici et main­te­nant.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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