FADI YAZIGI - OEUVRES RECENTES. Peintures, dessins, sculptures.
___
Visites tous les jours, uniquement sur rendez-vous
___
Edgar Davidian. FADI YAZIGI.
Né à Lattaquié en 1968, vivant toujours à Damas, Fadi Yazigi est aujourd’hui confronté aux aléas de la guerre et de son inspiration, reflet de ses œuvres toutes marquées par les violences meurtrières. Même si l’humour, un esprit joyeux et une énergie vitale sont ses pointes de lance.
Ses petits reliefs en argile couleur terracotta, minuscules personnages de la rue, croisés au hasard d’une journée ou rencontrés entre voisins familiers. Authentique journal d’une chronique urbaine plus amère que douce, mais traitée avec amabilité, gentillesse, un certain charme. Sur un réalisme qui se voudrait tendre et humain, tout en ne négligeant pas une certaine notion de caricature populaire amusante, ces personnages ventrus, fessus, aux jambes et bras proéminents, aux yeux ronds et globuleux, aux dos courbés - comment être autrement avec cette funeste fatalité ? -, sont tous bonshommes et sans méchanceté aucune.
Proches les uns des autres (le malheur, comme le bonheur, unit), ils gardent l’espoir en tenant dans leurs bras une gerbe de fleurs, une tortue, une colombe, un chien, ... Les animaux ont une bonne part dans ces représentations car, dans la ronde répétitive de ces reliefs différemment groupés, le monde animalier est aussi source de symbolisme. Fantaisie de l’imaginaire ou réalité crue, tels ces éléphants et éléphanteaux, trompes en l’air, masses énormes aux courbes lourdes, qui jouent en toute légèreté, innocence et liberté.
Avec talent, labeur et un sens précis et fin du détail, Fadi Yazigi, au départ peintre, érige en fantassin de la démocratie l’art au niveau de témoignage. Témoignage empreint tout à la fois d’une certaine fraîcheur, d’un certain parti pris pour la vie et, bien entendu, d’une indéniable gravité, à la dimension d’un environnement trouble et troublant.
(Edgar Davidian, L’Orient Le Jour)