Hommage à la sculptrice MONA SAUDI, décédée à Beyrouth le 16 février 2022.
Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe :
« Triste nouvelle pour l’art contemporain et pour l’IMA avec la disparition de la lumineuse Mona Saudi. Femme courageuse, engagée, libre... C’était une artiste puissante, généreuse, inspirée et merveilleusement bienveillante. Jordanienne d’origine, elle s’enfuit à 17 ans au Liban pour vivre sa vocation, étudie à Paris, dialogue avec les poètes et expose dans le monde entier. Très rares sont les femmes sculpteurs qui s’engagent dans ce corps à corps avec la pierre qu’elle entaille, grave, lisse à l’infini...
Ses oeuvres abstraites empreintes de musicalité et de spiritualité sont dans les collections des grands musées du monde dont celui de l’Institut du monde arabe, qui possède plusieurs de ses oeuvres dont son chef-d’œuvre, Géométrie de l’esprit, offert par le royaume de Jordanie à l’IMA lors de son inauguration en 1987. Tout récemment restauré, il est posté sur le parvis de l’entrée de l’IMA ; je vous invite nombreuses et nombreux à vous recueillir devant cette stèle monumentale en sa mémoire. »
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Mona Saudi n’avait que 17 ans quand elle avait fui la Jordanie pour organiser à Beyrouth sa première exposition personnelle. Femme courageuse, libre et créative, elle s’y était établie et avait participé à l’âge d’or de la Ville lumière du Proche-Orient, qu’elle avait adoptée et qui l’avait adoptée à son tour. Elle a continué à y vivre et à sculpter, refusant d’abandonner le pays désormais exsangue et en ruines, luttant vaillamment contre le cancer qui l’a emportée.
La sculpture de Mona Saudi était mise en valeur dans l’exposition Lumières du Liban. Quatre de ses importantes sculptures sont dans la collection du Musée de l’Institut du monde arabe, dont la monumentale Géométrie de l’esprit, placée sur le parvis de l’IMA dès l’inauguration de l’édifice de Jean Nouvel en 1987.