Khaled DAWWA, Figures du Tyran. 18 Sculptures en bronze.
Figures de la tyrannie
En peu d’années et à force de travail et de réflexion, Khaled Dawwa a réussi à élaborer un style à nul autre pareil, un expressionnisme personnel puissant et maîtrisé. Ses bronzes en édition originale ne sont pas de simples tirages identiques, mais de vraies pièces uniques, chaque exemplaire étant travaillé, ciselé et patiné par l’artiste, qui passe de longues semaines d’isolement à la fonderie.
A travers ses 18 sculptures en bronze, Khaled Dawwa dresse les figures des hommes de pouvoir devenus des tyrans, rongés par leur volonté de puissance. L’artiste se moque de ces hommes gras, difformes, enfoncés sur des trônes, le visage fermé, dictateurs insensibles et brutaux.
Les sculptures de Khaled Dawwa montrent la violence du pouvoir, sa laideur et sa perversion ; une figure masculine dominante, devenue obèse à cause de son avidité. Ces sculptures sont criblées de trous, les corps sont abîmés, comme nécrosés. Mortifère pour celles et ceux qui le subissent, l’abus de pouvoir l’est aussi pour celui qui l’exerce, comme saisi dans l’impossibilité physique de s’extraire d’un trône trop petit pour lui et condamné à la décomposition progressive.
« Les trous que vous voyez dans mes œuvres, presque comme des éclats d’obus, sont le résultat de mon expression de la fragilité, de l’usure. Ils ont été, à un moment donné, mon seul moyen d’évacuer mes frustrations personnelles face à la corruption et à la dévastation qui m’entouraient, et ma propre impuissance face à ceux qui en étaient les responsables. Je passais de longues heures à perforer des sculptures. »
Pourtant, rien à faire, malgré tous ces trous qui les déforment, les malades du pouvoir restent agrippés à leurs sièges, semblant résister aux tentatives de destruction qui les visent. "Ils sont l’image d’un pouvoir fragile, mais qui ne tombera pas de si tôt.". Un espoir existe, mais il est encore incertain et lointain.