ABDULLAH MURAD, PEINTURES RECENTES.
Abdullah MURAD. Le peu de liberté et d’espérance qui nous reste.
Dans l’ensemble de mon expérience artistique et, en tant que peintre abstrait, je n’ai jamais accordé au sujet une grande importance, convaincu qu’il était inutile de charger la toile du poids d’idées qu’elle ne pouvait porter. Et j’ai toujours considéré la peinture comme un langage qui s’élabore en silence, s’écoute avec le regard et se perçoit avec la vision intérieure. En tant qu’artiste, je vénère tout ce qui rend la vie constamment étincelante et radieuse.
Cependant, notre pays traverse des circonstances tellement dures et pénibles ; le pays est dans le malheur et nous avons tous été touchés. Mes peintures récentes de 2015 ne sont qu’un cri contre la tendance destructrice que certains humains portent en eux, quelque soient leurs appartenances ou leurs motivations. Elles sont un cri contre tout ce qui menace l’humain en nous.
L’art n’a jamais été autre chose qu’un appel implicite à la liberté et à s’émanciper d’un monde encore et toujours englouti dans le trouble, la brutalité, le chaos et l’injustice. Seul l’optimisme et un peu d’espérance nous permettent de vivre et de poursuivre notre chemin dans la vie.
Damas, le 7 décembre 2015
Traduit de l’arabe par Rafif Rifaï.
Abdullah Murad est né à Homs (Syrie) en 1944. Il vit et travaille à Damas.