ZAGHLOULEH, Damas en noir et blanc. PHOTOGRAPHIES, 2013-2014.

Du 7 avril au 5 mai 2016 - Galerie Claude Lemand

  • Zaghlouleh, DAMAS 38

    Damas 38, 2014. Tirage sur papier pur coton par l'artiste, 110 x 80 cm. Signé, daté et numéroté par l'artiste. Edition de 7. © Nassouh Zaghlouleh. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Zaghlouleh, DAMAS 34

    Damas 34, 2014. Tirage sur papier pur coton par l'artiste, 110 x 110 cm. Signé, daté et numéroté par l'artiste. Edition de 7. © Nassouh Zaghlouleh. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Zaghlouleh, DAMAS 33

    Damas 33, 2014. Tirage par l'artiste sur papier pur coton, 110 x 110 cm. Signé, daté et numéroté par l'artiste. Edition de 7. © Nassouh Zaghlouleh. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

NASSOUH ZAGHLOULEH, Damas en noir et blanc. PHOTOGRAPHIES, 2013-2014.

Colette Khalaf, Silence à Damas.

Capter des moments empreints de nos­tal­gie et faire res­sur­gir le passé avec émotion, c’est ce que pro­pose Nassouh Zaghlouleh dans une série de cli­chés en noir et blanc inti­tu­lée DAMAS. Un vol de pigeons, l’embra­sure d’un por­tail, des pou­tres en bois qui lais­sent fil­trer le soleil, … autant de petits détails arra­chés au quo­ti­dien et assem­blés sous le regard du pho­to­gra­phe en un album de vie.

Dans un pays où, comme il le dit, l’appa­reil photo est une arme plus effrayante que le fusil, heu­reux pour lui qu’il ait eu le temps de capter cette série de cli­chés qu’il expose actuel­le­ment, témoi­gnant du Damas qu’il affec­tionne. Parmi ses mul­ti­ples expo­si­tions, l’artiste consi­dère que celle-ci est la plus authen­ti­que et la plus sin­cère. « Elle parle de mon enfance, de ses odeurs et de ses sou­ve­nirs. »

Argentique, numé­ri­que ? « Peu importe, répond-il. Même si la photo est prise avec un por­ta­ble, il suffit qu’elle soit réflé­chie et sentie. Regarder les points lumi­neux sur le pavé, alors qu’enfant je sau­tais à cloche-pied, obser­ver les oiseaux s’envo­ler et m’arrê­ter au pied d’un esca­lier en mar­chant avec mes vieilles tantes, ce sont des ins­tants bénis qui me revien­nent à la mémoire. »

C’est en flâ­nant tous les ven­dre­dis dès l’aube et jusqu’à la prière du matin, à l’heure où les rues sont déser­tes, que l’artiste par­vient à s’isoler avec sa ville Damas, avec laquelle il entre­tient une rela­tion intime tein­tée d’une sen­si­bi­lité à fleur de peau.

Dans ce tra­vail mono­chrome et inti­miste, où seul le contraste entre la lumière et son absence découpe l’espace et le cadre, on croi­rait enten­dre le silence. « Auparavant, mes cli­chés res­sem­blaient à des cartes pos­ta­les, mais aujourd’hui, je m’impli­que plus dans leur réa­li­sa­tion finale et, si j’ai choisi le noir et le blanc, c’est parce que j’y trouve plus de ten­dresse ». Un long pro­ces­sus de créa­tion qui va au-delà de la simple repré­sen­ta­tion, dis­til­lant ainsi des ins­tants flot­tants, pres­que intem­po­rels.

(Colette Khalaf, L’Orient Le Jour, 09.06.2014)

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