Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas. - MANABU KOCHI.

Du 15 au 17 mai 2020 - Musée. Institut du monde arabe.

  • Kochi, Livre, 1996, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, 1996. Livre en feuilles, 40 x 30 cm. Poème de Claude Aveline manuscrit en français et en japonais par l'artiste, illustré de gouaches originales. Collection privée. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Gouache, 2001, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l'Oiseau ..., 2001. Gouache sur papier, 40 x 30 cm. Collection privée. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Kochi, Portrait de l’Oiseau ... Gouache.

    Portrait de l'Oiseau ..., 1997. Gouache sur papier, 40 x 30 cm. Collection privée. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Livre, 2004, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, 2004. Livre en feuilles, 38 x 28 cm. Poème de Claude Aveline manuscrit en français et en japonais par l’artiste, illustré de gouaches originales. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Livre, 2005, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, 2005. Livre en feuilles, 38 x 28 cm. Poème de Claude Aveline manuscrit en français et en japonais par l’artiste, illustré de gouaches originales. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Sculpture, 2009, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, 2009. Pièce unique, 35 x 25 x 39 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Kochi, Sculpture, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, 2012. Pièce unique, 29 x 21 x 27 cm. Private Collection. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Sculpture, 2009, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Masque - Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas, 2009. Pièce unique, 47 x 15 x 30 cm. Donation Claude & France Lemand. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • Kochi, L’Univers du Mythe, Relief 3.

    L'Univers du Mythe, 2007. Relief, 30 x 25 x 2 cm. © Manabu Kochi. Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris.

  • KOCHI, Gouache 2002, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas.

    Portraits de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas, 2002. Quatre des 20 gouaches sur papier, 40 x 30 cm. Donation Claude & France Lemand 2018. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi et Succession Claude Aveline.

  • KOCHI, Sculpture 1995, Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas. Métamorphose.

    Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas. Métamorphose, 1995. L’une des 5 sculptures en résine sur armature métallique, peinte à l’acrylique par l'artiste, 36 x 44 x 40 cm. Donation Claude & France Lemand 2018. Musée, Institut du monde arabe, Paris. © Manabu Kochi.

PORTRAITS DE L’OISEAU-QUI-N’EXISTE-PAS - MANABU KOCHI.
Claude Lemand.

Né en 1954 à Okinawa (Japon), Manabu Kochi com­plète sa for­ma­tion à l’Ecole des Beaux-arts de Florence, réside à Londres et s’établit en France en 1981. Sculpteur, pein­tre et gra­veur, il a réussi à élaborer un uni­vers per­son­nel, syn­thèse entre les Arts pri­mi­tifs et les cou­rants euro­péens moder­nes les plus nova­teurs et posi­tifs. Son œuvre post­mo­derne est impré­gnée de phi­lo­so­phie et d’humour, de cou­leur et d’har­mo­nie.

Les oiseaux de Manabu Kochi.

Les sculp­tu­res et les pein­tu­res de Manabu Kochi m’ont séduit, dès notre pre­mière ren­contre à Paris en décem­bre 1988. Les figu­res de l’oiseau étaient déjà pré­sen­tes. A partir de sa lec­ture du poème de Claude Aveline en 1995 et de sa réflexion, l’artiste tra­duira le poème en japo­nais et le fera figu­rer dans ses livres peints en France et dans ses publi­ca­tions au Japon. Ses Portraits de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas se déve­lop­pe­ront en une mul­ti­tude de sculp­tu­res, de pein­tu­res sur toile et sur ardoise, un ensem­ble de sept gra­vu­res ori­gi­na­les et plu­sieurs cen­tai­nes de pein­tu­res sur papier, dont la pro­duc­tion se pour­suit mois après mois et année après année. Il avait écrit en 2005 : « Je me suis ins­piré de ce poème, qui exprime la raison d’être de l’exis­tence humaine. Devenir un véri­ta­ble oiseau, c’est se trou­ver, se connaî­tre et cons­truire sa propre iden­tité ».

L’artiste ne semble pas cher­cher à repré­sen­ter des oiseaux réels, mais des oiseaux sortis de son ima­gi­naire per­son­nel débor­dant et des ima­gi­nai­res uni­ver­sels, les oiseaux de l’his­toire et de la culture de l’archi­pel d’Okinawa et ceux de l’immense variété des régions et des cultu­res des autres conti­nents : l’Océanie et l’Asie qui sont pro­ches, mais aussi ceux des Amériques et de l’Afrique qui l’atti­rent et ceux de l’Europe où il a atterri en 1979. Ils sont ter­riens, aériens, aqua­ti­ques et cos­mi­ques. Ils sont fami­liers de l’homme et peu­vent voler au-dessus de lui pour le guider dans son voyage. Ils sont le fruit des méta­mor­pho­ses et des gref­fes entre les oiseaux et les humains.

Ailes déployées, ses oiseaux-migra­teurs ne volent pas du Nord au Sud et du Sud au Nord, mais d’Est en Ouest et d’Ouest en Est comme des humains-migra­teurs. D’autres oiseaux, ailes ser­rées contre leur corps, sont dans un mou­ve­ment ascen­sion­nel rapide vers le ciel bleu ou dans un mou­ve­ment de des­cente en piqué aussi rapide pour plon­ger dans la mer bleue, comme s’ils vou­laient véri­fer la parole du poète : « Il vou­drait savoir s’il est capa­ble de plon­ger dans l’eau sans perdre ses cou­leurs, comme un vrai oiseau » ! Ils volent au-dessus des villes, des mers et des terres. Ils sont atten­tifs au monde exté­rieur, ils obser­vent, réflé­chis­sent et com­mu­nient avec tous les éléments de la nature. On les voit de profil, avec un œil ouvert et rond, rare­ment de face avec deux yeux. Et, contrai­re­ment aux récits et aux arts des reli­gions mono­théis­tes, il n’y a ni colombe ni cor­beau dans l’uni­vers de Manabu Kochi, ni oiseau entiè­re­ment blanc ni oiseau entiè­re­ment noir : ils sont de toutes les cou­leurs !

Dès ses débuts, Manabu Kochi s’était senti proche, dans sa théo­rie et dans sa pra­ti­que, du mou­ve­ment Cobra, qui s’était voulu à l’écoute des enfants. L’aspect ludi­que et la liberté d’expres­sion carac­té­ri­sent sa créa­ti­vité et l’ensem­ble de ses œuvres. Tous ses oiseaux sont en bonne santé, heu­reux de vivre, de voler et de chan­ter, seuls, à deux ou à plu­sieurs. Les cou­ples d’oiseaux ou d’humains-oiseaux sont repré­sen­tés face à face ou dos à dos, les parents et leurs petits regrou­pés en famille dans des atti­tu­des pater­nel­les ou mater­nel­les, ils sont soli­dai­res les uns des autres et vivent en har­mo­nie. Déjà en décem­bre 1988, l’artiste m’avait déclaré : « Je suis plus pour l’har­mo­nie que pour le conflit, pour l’har­mo­nie entre tous les êtres vivants, qui sont une richesse ; la recher­che de la pureté est illu­soire, car elle abou­tit au fana­tisme ». Cette réflexion est une mani­fes­ta­tion de sa phi­lo­so­phie paci­fiste, oppo­sée à toute dic­ta­ture et à toute guerre qui ne peu­vent qu’engen­drer la des­truc­tion, la mort et le mal­heur, comme ce fut le cas au Japon et sur l’île d’Okinawa.

Parmi ses cen­tai­nes d’oiseaux, aucun n’est blessé ou mort. Le Phénix est sa seule excep­tion, des­siné en 2019 lors de l’incen­die qui a ravagé Notre-Dame de Paris, mais comme sym­bole et pro­messe de sa pro­chaine recons­truc­tion. Le Phénix, appelé Houou (oiseau-empe­reur) au Japon, est le seul oiseau légen­daire dans l’ima­gi­naire de Manabu Kochi ; il figure sur les kimo­nos des femmes d’Okinawa, sym­bole de paix et de bon­heur, d’amour et d’entente conju­gale, de pros­pé­rité, lon­gé­vité et élévation spi­ri­tuelle. De même un seul oiseau réel semble rete­nir l’atten­tion de l’artiste : par la mul­ti­tude des ocel­les qui cou­vrent leurs ailes et leur corps, les nou­veaux oiseaux de Manabu Kochi res­sem­blent à des paons, oiseaux très admi­rés au Japon pour leur beauté.

Copyright © Galerie Claude Lemand 2012.

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