SHAFIC ABBOUD : TOUR DU MONDE EN TONDO.
Shafic Abboud n’avait jamais réalisé de peinture en tondo avant 1997. L’aventure le tentait d’autant plus qu’il avait produit en 1979-1980 une trentaine de plats en céramique bleue, d’environ 50 à 60 cm de diamètre, des pièces uniques peintes entièrement par l’artiste. Les sujets de ces œuvres étaient les mêmes que ceux de ses peintures de la même date : chambres avec tapis, intérieurs avec une femme ou un couple allongé, …
Les thèmes de ses 3 tondos de 1997-1999 lui étaient familiers aussi, mais il les a adaptés au format rond, ce qui a donné à ses compositions et à ses couleurs un dynamisme nouveau, dû au mouvement rotatoire : les couleurs et le soleil éclatant du Proche-Orient vus de très haut comme d’un satellite, le corps et la robe de la Mariée du parc Montsouris tournoient pour épouser la ligne courbe de la toile.
Né au Liban en 1926, il arrive à Paris en 1947 et s’intègre parfaitement à sa vie artistique et culturelle. Il fut le premier et seul artiste du Monde arabe à participer en 1959 à la Première Biennale de Paris. Sa peinture évoluera de la Figuration poétique libanaise à l’Abstraction lyrique parisienne, puis de l’Abstraction à une forme de Transfiguration, une synthèse entre son monde enchanté de l’enfance et sa maîtrise technique de la peinture abstraite parisienne. Son œuvre est un manifeste pour la liberté, la couleur et la lumière, une passerelle entre la France et l’Orient. CL