TONDO D’ORIENT ET D’OCCIDENT 1.
Pat ANDREA,
ASSADOUR,
Dia AL-AZZAWI,
Abdallah BENANTEUR,
Joël KERMARREC,
Antonio SEGUI,
Vladimir VELICKOVIC.
PARIS ET LES ARTISTES DU 20e SIECLE.
J’ai fondé ma galerie en octobre 1988, avec un esprit d’ouverture internationale sur des artistes venus d’horizons géographiques, culturels et esthétiques différents et qui ont fait de Paris, à titre temporaire ou permanent, leur capitale de vie, de création et de rayonnement international. Paris, la ville qui m’a accueilli et que j’ai adoptée, est le lien vital qui rassemble tous les artistes de ma galerie et de notre collection. Cette ouverture de Paris à l’universel est son bien le plus précieux et son meilleur atout.
Même si plusieurs capitales du Monde étaient devenues, après New York, des pôles d’attractivité, de création et du marché de l’art, j’ai souhaité m’inscrire dans le mouvement qui, après 1945, avait attiré vers Paris de jeunes artistes du Monde entier. Ils n’étaient pas venus pour Picasso, Matisse ou le Surréalisme, mais pour le dynamisme des diverses tendances de l’Abstraction (lyrique, géométrique, gestuelle, …), issues de Monet, Delaunay, Mondrian, Kandinsky, Klee, … et des divers courants qui, à leur suite, avaient développé leurs idées et leurs pratiques artistiques.
Ils sont venus des USA, du Canada et d’Amérique latine, de Chine et de l’Inde, du Japon et de Corée, d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et de toute l’Europe, … Ils sont devenus Parisiens. Je pense à Zao Wou-Ki venu de Chine en 1948, à de grands peintres nord-américains comme Jean-Paul Riopelle, Sam Francis ou Joan Mitchell, qui s’est installée juste à côté de Giverny, à Shafic Abboud venu du Liban en 1947, … et, à partir des années 1960, à Antonio Segui venu d’Argentine, à Vladimir Velickovic de Yougoslavie, … Je pense à des centaines d’autres que Paris a su accueillir, décennie après décennie et génération après l’autre.
Quand je dis d’un artiste - comme Picasso, Chagall, Zao Wou-Ki, Zenderoudi ou Mitchell - qu’il est Parisien, c’est à cette ouverture et à cette attractivité de notre capitale et de notre pays que je me réfère. Il n’est plus besoin de renvoyer cet artiste à sa nationalité d’origine - qu’il soit espagnol, russe, chinois, iranien, américain du Nord, du Centre ou du Sud, japonais, allemand, libanais ou algérien ... - car il a acquis de plein droit une nouvelle nationalité culturelle et artistique qui l’a enrichi, et qu’il contribue désormais à défendre et illustrer.
« En art, il n’y a pas d’étrangers » affirmait Bancusi qui, avec Giacometti et Picasso, a fait de Paris un lieu de modernité rayonnante. Nous souhaitons et voulons que Paris reste une capitale mondiale accueillante, que la France garde les bras ouverts aux jeunes artistes et chercheurs de tous horizons des 5 continents, qu’elle sache les retenir et encourager leur créativité et leur dynamisme.
Je suis très heureux de citer ici un extrait du discours prononcé aujourd’hui, ce 17 mai 2017, par Françoise Nyssen, nouvelle Ministre de la Culture, au cours de la cérémonie de passation des pouvoirs, dans les salons du Ministère :
« J’ai été appelée à servir un pays, un pays qui m’a accueillie, puisque même si je ne viens pas de très loin, je suis une migrante accueillie depuis un certain nombre d’années. Je suis arrivée en France il y a 40 ans. J’ai souhaité prendre la nationalité française pour m’engager, parce qu’on a vu encore récemment combien il est important de voter. J’ai accepté ce poste parce qu’après ce que la République m’a donné, je pense qu’il est normal qu’aujourd’hui j’essaie de la servir. C’est au service de ce pays, de ses citoyens, pour que la France soit toujours et encore une terre d’accueil, où les choses peuvent se passer, se transformer, s’enrichir par tous les aspects de la culture, que je vais me mettre en marche ».