Galerie Claude Lemand

18 septembre 2015

MANABU KOCHI . Art Paris Art Fair 2015 .

MANABU KOCHI . Art Paris Art Fair 2015 - Galerie Claude Lemand - Stand B16 .

Claude Lemand.
Né en 1954 à Okinawa (Japon), Manabu Kochi complète sa formation artistique en Italie et s’établit en France en 1981. Sculpteur, peintre et graveur, il a réussi à élaborer un lien personnel entre les Arts Premiers et les mouvements européens modernes les plus novateurs. Son œuvre est imprégnée de philosophie et d’humour, de couleur et d’harmonie.

Françoise Monnin.
Loin des doutes désenchantés formulés par les plasticiens de la post-modernité, l’oeuvre de Manabu Kochi s’affirme comme une profession de foi toujours spontanée et renouvelée. Quête audacieuse de ‘l’énergie fondamentale’, son univers original réveille le paysage artistique contemporain. Kochi est un artiste du Printemps. Manifestes pour l’Espérance, ses motifs dessinés et ses volumes modelés évoquent les naissances : les pépins, les germes, les boutons, les premiers stades de l’évolution. Les allures de concrétions tendres et embryonnaires de certaines sculptures murmurent la poésie de Hans Arp. L’érotisme ludique de leurs rondeurs polychromes rappelle parfois joyeusement l’allure mutine des morphologies à protubérances inventées par Miro.

Kochi trace des plans et combine des modules. Il installe également des réseaux graphiques, des cheminements et des rayonnements, des serpentements et des images-spirales. Croix, tresses, escaliers et poils frisés donnent du ressort à l’espace et symbolisent des constellations. Aquatique et cosmique, ce monde parle de souplesse et de silence. Autour de l’île d’Okinawa, faune et flore à cils, tentacules et antennes se balançaient doucement dans la Mer de Chine Orientale. Du côté du ciel, l’apesanteur qui séduisit Max Ernst touche également Kochi : le jeu des proportions rompues, l’absence de ligne d’horizon et le déséquilibre de la géométrie euclidienne, le pied de nez à la perspective classique occidentale, provoquent un doux vertige. Lorsqu’on naît insulaire, la liberté passe par l’eau et par l’air. (Françoise Monnin, La Révélation de l’Energie. Catalogue d’exposition, Galerie Claude Lemand, Paris, 1991)

Martine Arnault.
Dans la proximité de machines, de disques dentelés, d’échelles et de tubes - le sculpteur se devine dans le modelé des volumes - on croit voir comme une transposition de Luna Park la nuit. On croit encore à une évocation des ‘Temps Modernes’ dans laquelle Miro se serait introduit comme par effraction, car il n’est pas rare qu’un animal fabuleux s’insinue dans le réseau serré de la cité utopique. Plus ludique qu’inquiétante, la planète Kochi donne à imaginer. Tout se passe comme si elle parvenait à dépasser la simple perception visuelle pour anticiper celle du son. Cela tient à l’énergie d’une oeuvre qui s’accorderait trop bien avec les variations acoustiques d’une nouvelle Messe pour le temps présent. Chaque peinture est un laboratoire de la forme, ne départageant nullement ce qui est terrien de ce qui est cosmique. Ce basculement, doublé d’un fléchage insidieux, tient encore aux superpositions utilisées par l’artiste pour accentuer un effet de profondeur. Laboratoire aussi de la couleur, avec des bleus, des jaunes, des roses audacieux qui disent la vitalité et même la gourmandise d’un monde éclos.

Expositions.
La Galerie Claude Lemand a organisé la première exposition personnelle de Manabu Kochi en novembre 1989. Depuis, elle a consacré à son œuvre 14 expositions personnelles et 24 expositions collectives. La Galerie a publié, dès 1990, les éditions originales de l’artiste : ses sculptures en bronze, ses lithographies et ses gravures.